Avantgardey ou pas
Le film horrifique nippon n'a plus rien à prouver depuis longtemps. C'est plutôt sa difficulté à se renouveler qui pourrait poser un problème. Cela dit, on apprécie toujours une bonne dose de frissons à la japonaise, à partir d'images suggérées, même maladroitement, comme peut le faire Ano Ko wa Dare ?. Un collège désert durant les vacances d'été, une mort violente 20 ans plus tôt, des uniformes et des jeunes filles quasi jumelles, façon Avantgardey, mais qui ne figurent évidemment pas sur la liste de classe. Du déjà-vu qui augure du meilleur comme du pire.Peu d'avant-gardey cinématographique
Le meilleur, c'est avec l'introduction de Sometani Shota, dès les premières secondes, qui justifie, en général, le visionnage de n'importe quel nanar rien que par sa présence. Malheureusement, je ne sais pas si son cachet a été élevé, mais son rôle est extrêmement secondaire, sans vouloir dévoiler plus sur l'intrigue. Intrigue très classique, donc. Menée, comme il se doit dans les horror movie d'été, par une Idole bankable, en la personne de Shibuya Nagisa. ultra-remplassable, à mon sens, par des dizaines d'autres membres de AKB48 et consœurs. Pas sûr que ce film fera décoller sa carrière d'actrice. C'est malheureusement le même constat pour les Lycéens, même si Hayase Ikoi du haut de ses 17 ans commence à avoir un bon CV en tant que second rôle dans les dramas des années 2020.
La peur... du maquillage qui coule.
Passons sur le make up qui est loin d'être à la hauteur, pour s'attarder sur la mise en scène horrifique. Et là, effectivement, vous allez flipper votre race, et cela, malgré le grotesque des situations. Les longs plans sur les personnages écoutant la cassette (ha..., maudite, évidement, ... que de souvenirs) ou les histoires orales d'il y a vingt ans autour d'un canapé. Toute l'horreur suggérée par la magie des mots et de l'ambiance et toujours avec très peu de violence ou de scènes gores. Une violence présente, dûe à la situation. Surtout dans un contexte familial, par le mal fait à ses affiliés. L'horreur vient dès les premières secondes, mais il est dommage qu'elle prenne pour contexte un énième suicide du haut d'un toit de lycée. Va-t-on enfin placer des barrières sur ces toits. À priori non, puisque 20 ans après, on peut toujours y accéder et s'y jeter. Et on n'est pas à une incohérence près comme ce magnéto jamais analysé, resté dans la voiture d'une casse durant 20 ans. Les scènes d'horreurs deviennent presque plus réalistes que celle de la vie de tous les jours du coup.
Un film sans prétention, qui fait le Job au niveau frisson. Décevant par le manque d'ambition pourtant possible par la seule présence d'acteurs pas si mauvais. Mais décevant également par une horreur surjouée pour endiguer un faux suspense dont les ficelles sont dénouées dès la première demi-heure. Reste quand même ces jump scare, qui vous feront vérifier que vous êtes bien seul en allant aux toilettes, avant d'aller vous coucher. Vous savez ? Celles où il y a déjà la mamie assise quand vous ouvrez la porte.
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