Un des premiers dramas. Une envie de parler de mes coups de coeur d'il y a 10 ans. En voici un.
Il y’a de ceux qui transcendent, ceux qui te grandissent, ceux qui t’émoustillent, ceux qui te gardent éveillés la nuit, et ceux…qui commencent mal. Miss Korea fait partie de la dernière catégorie. Un drama dont le synopsis ne me faisait guère sautiller. L’affiche est plutôt jolie et un article qui en faisait l’éloge m’ont pourtant incité à le regarder.1 fois. 2 fois. 3 fois.
Cela fut le nombre de tentative. Hélas. J’aurais pu passer à côté d’un de mes plus gros coups de cœur. Je n’irais pas par 4 chemins. Ce drama fait partie de ceux qui commencent mal. Et : De ceux qui te transcendent. De ceux qui t’émoustillent. De ceux qui te gardent éveillés la nuit. Il est de ceux qu’on écoute en boucle, le cœur en pâmoison. Sans cesse. Les yeux ouverts, tout encore émerveillé.
Mais avant tout, un petit résumé de ce petit bijou d’émotion et d’intelligence :
Oh Ji Yeong est tout sauf banale. Jeune femme d’une beauté certaine, elle travaille comme beaucoup pour se subsister au milieu d’un environnement ingrat et difficile. Une « elevator girl ». Jour après jour, Ji Yeong se confronte à la réalité de son emploi : une journée de dur labeur, debout, à sourire à s’en avaler des larmes (ne serait-ce qu’à l’écrire, me voilà à retenir les miennes), debout, encore, à saluer sans rien en retour, le ventre sur les talons, des plaintes ravalées, à subir le graveleux en la personne de son supérieur. La rencontre fortuite de son ancien petit ami, Kim Hyeong Jun, un propriétaire de cosmétique au bord de la faillite, et de Ma Ae Ri, ancienne reine de beauté et gérante d’un salon de beauté réputé, lui permettra-t-il de prendre sa revanche sur la vie ? Sur elle ?
Disons le de suite. Les premiers épisodes, sans être ennuyants ne sont guère addictifs. Et cela pour une raison toute simple. Je n’ai pu m’attacher à certains personnages. Un ex- petit ami surendetté qui décide d’utiliser la jeune fille afin de remettre sa boite à flot. Un gangster pas très sympathique et grossier. Un docteur limite garçon manqué qui ne cesse de hurler. Un rival douteux, un grand frère pourri…Bref.
Je ne voyais vraiment pas du tout comment tous ces personnages, que tout opposait, obnubilés par leur propre intérêt, pouvaient ensemble défier le monde. Non vraiment, les 7 premiers épisodes, j’ai bien failli jeter l’éponge.
Mais…
Oh Ji Yeong !
Je n’ai avancé que pour elle. Pour sa force. Son sourire. Ses rêves. Et ses larmes. Avancer avec elle, ceux qui m’étaient si antipathiques se sont alors mis à nu. Et quel éblouissement, mon Dieu. Une histoire banale qui se révèle magique. Intense.
Des relations d’adultes qui ne tombent nullement dans le « tous les jours », une infinie de palette d’émotion à travers des regards et des gestes qui ont su rendre gloire à ce que beaucoup ironise sur ce que je clame tout haut…une histoire d’amour, d’amitié…bref ce qui habituellement peut faire ricaner. Arrêtons de nous emballer, quoique, et détaillons tout ceci à la loupe. Le sujet n’avait rien de grisant il est vrai, un concours de beauté, les « Miss France » datent de mon enfance, et aujourd’hui avec mes yeux usés, je ne trouve plus rien de joli dans ce type de concours. Voir les coulisses d’un « Miss Korea » fut pourtant jouissif et le suspens toujours hasardeux, a su me rendre asthmatique. Car l’enjeu ici n’est plus un simple concours de beauté. L’histoire prend place durant la crise économique que traverse alors la Corée du Sud, en 1997, et les répercussions désastreuses que cela a eu sur les ménages coréens. Il a été intéressant de découvrir à travers nos héros la difficulté de sortir d’une situation au premier abord ardue. Et savoir que ce petit pays a su se relever et devenir une puissance économique ne me rend que plus admirative.
Le scénario va se révéler solide, avec une écriture des personnages majestueuse, un crescendo dans le rythme, une évolution parfaite, ni trop lente ni trop rédhibitoire des sentiments qui animent chacun, dans sa croix à porter. On y découvre les escarmouches nécessaires entre rivales mais aussi le pourquoi qui les rend au final si humaines.
Je ne saurais dire à quel moment réellement j’ai été conquise.
La romance, et quelle romance mon Dieu, est PARFAITE. Dieu seul sait combien de romance ai-je pu engloutir durant ces ** années, et certaines sortent du lot. Définitivement, Miss Korea en fait partie.
Un début difficile, où il me fut impossible d’imaginer Ji Hyeong et Hyung Joon ensemble. Leur passé, trop lourd, me semblait épineux. Chaque mot tiré à vue de nez durant les premiers épisodes n’était que rancune et incompréhension de part et d’autres. Adhérer à Kim Hyung Joon relevait du challenge. Comment la belle et intelligente Ji Hyeong avait-t-elle pu succomber à ce visage que je ne trouvais pas assez séduisant, trop vieux, anguleux, une vois trop grave, un être stupide à la limite de bête.
C’est ce qu’on appelle magique.
Vraiment.
Lorsque Ji Hyeong décide de lui donner une seconde chance. De lui tenir la main. Sans jamais plus la lâcher. Définitivement. J’ai applaudi. J’ai ri. Que dis-je, une euphorie lancinante te laissant tout pantois.
A quel moment Hyung Joon est-il devenu séduisant, intelligent, l’épaule infaillible sur laquelle sans douter nous nous posons, un sourire affolant un cœur mature? Une romance parfaite, je me répète sans honte, dans leur simplicité du quotidien, une indéfectible loyauté malgré les doutes que chaque humain est en droit d’avoir.
Les flashbacks sur leur passé ont su souligner cet état de fait, nous faire comprendre les raisons de leurs échanges acérés. Des retours dans le passé merveilleusement dosés et filmés. Peu importe que 10 ans se soient passés et que leur physique soit resté le même (il faut avouer que Hyung Joon en lycéen frôlait le ridicule), j’ai savouré ces flashbacks avec envie, leur complicité, leur retenu, leur baiser maladroit, leur doute, leur peur, bref, leur eux.
Oh Ji Yeong. Dés les premières scènes avec elle, j’ai été conquise. Oh Ji Yeong est l’héroïne typique qu’on aime. Sa force de caractère nous est démontrée tout au long du drama, une force qu’elle puise par la suite il est vrai en Hyung Joon, et il m’est difficile de rester de marbre devant tant d’opiniâtreté à se faire une place en ce monde.
J’avoue. J’ai eu quelques petits doutes quand à son aptitude à gagner le concours de miss Korea. Est-elle belle? Ce n’étais pas mon avis premier. Bien faite, toute en longueur et en finesse, elle ne dépare pas du tout au milieu de toutes ses rivales. J’ai eu pourtant des difficultés à trouver son visage une quelconque exceptionnalité.
Et ce fut son sourire. Le regard pétillant. Tout ce qui peut transformer une femme. La rendre infiniment belle.
Doutes et interrogations se sont envolés dés le premier sourire malicieux. Dés le premier retour en arrière. Le premier flashback est juste magnifique. Il n’y a pas d’autre mot. Voir Ji Yeong danser nonchalamment devant toute la classe est une image qui restera longtemps dans ma mémoire. Digne des plus grands mangas. De nos rêves les plus insolents.
C’est donc cette image insouciante qui s’oppose violemment à celle de Ji Yeong adulte, travaillant dans l’ascenseur. Cette déchirure qui nous prend les tripes lorsqu’elle avale en catimini son œuf dur, ravalant des larmes face aux réprimandes et finalement ce sourire tremblotant qui s’essaie à s’affirmer. On ne compatit pas devant ses épreuves. Oh que non ! On s’y investit. On devient un 5ème membre de sa famille, dans l’ombre à prier pour qu’obstacle s’agenouille humblement. En parlant de famille, une mention spéciale à son grand père, son père, son oncle et son frère. Tant de bonne humeur et d’amour, toutes ces scènes bon enfant qui par petites touches nous amènent dans le cercle de Ji Yeong de façon si naturelle.
Au delà de sa volonté à réussir coûte que coûte, Sa loyauté sans faille est une des facettes qu’on ne peut oublier. On y apprend petit à petit les aléas qui ont jonché sa relation avec Hyung Joo, et malgré des décisions qui se contestent, elle les fait en toute intelligence, en toute connaissance de cause. Sa façon de ne pas se voiler la face est tout simplement « bravo ». Face à certains malentendus, certains d’entre nous en tireraient des conclusions mal interprétées. Pas elle. Ji Yeong ne fuit pas. Elle réfléchit. Prends du recul. Belle et intelligente.
Hyung Joo. Au premier regard, je ne l’ai pas aimé. Du tout. Un physique bien loin de ces standards coréens, (je sais, je sais je ne jure que par Song Joon Ki) bien trop « fade », un je-ne-sais-quoi de ringard et de poussiéreux. Son comportement vis à vis de Ji Yeong n’as pas du tout arrangé les choses. Je ne pouvais vraiment pas me montrer clémente face à ses manipulations sournoises dans le but d’obtenir son aide. Bien sur, sauver sa compagnie n’était pas franchement et à proprement parler une mauvaise raison.
J’ai basculé.
Mon cœur a basculé, je pense, Lors de cette scène, ce combat intérieur qu’il avait déjà perdu d’avance : Ji Yeong « vendue » à son ancien camarade de classe Yoon Hee ou sa compagnie. A partir de là, petit à petit, Hyung Joo devient le preux chevalier blanc, sans peur, sans faille. Et ca fait du bien. A mon âme de fleur bleue.
C’était juste beau.
Ses réparties remplies d’humilité envers elle.
Ses incessantes inquiétudes teintées de tendresse.
Ses sourires cachant ses propres faiblesses et angoisses. Jamais, il ne les montrera volontairement à sa belle.
Et son regard, mon Dieu : Elle est l’unique et c’est ce qui rendra Ji Yeong si forte, si sure d’elle face au public.
Si au départ, j’ai trouvé Hyung Joo trop faible face à ses adversaires, l’admiration a pris peu à peu place, son évolution n’est pas flagrante car son assurance n’avait au final jamais fait défaut, il n’abandonne pas, allant jusqu’à se laisser frapper (ce qui peut paraître inconcevable pour un homme) mais jamais ne baissera les bras. Quelle jouissance de le voir remporter de petites victoires qui annoncent la sortie d’un long tunnel semé d’embûches. Alors oui, j’ai adoré Hyung Joo. Mais pas que...
J’ai détesté d’emblée Jung Sun Saeng. Mais quelle pourriture (selon ma vision des choses bien sur). Le type, ni méchant, ni bon, juste bon à frapper, à prendre les deniers de Hyung Joo. Non vraiment, il m’a horripilé dés le départ….Dois-je rappeler que les coréens sont des magiciens (quand ils le veulent bien)? Quand ? Quand ai-je pu sourire aussi bêtement à chaque interaction entre lui et Hwa Jung ? Serrer les dents à chaque fois que Jung Sun Saeng se retrouvait à se prendre des coups ? Applaudir comme une groupie lorsqu’il joint ses maigres forces au petit groupe ?
Il m’aura fallu encore plus de temps qu’avec Hyung Joo avant de voir mon cœur enfin tomber en poudre. Et petit à petit l’agacement a fait place à une douce folie. Sa romance avec Hwa Jung et son amitié avec le groupe paraissaient si improbable que j’ai été agréablement surprise. Une romance qui sans être aussi droguant que celui de Ji Yoong et Hyung Joo, fut remplie de douceur. C’est étrange non ? Une « brute » qui cogne avant de demander roucoule avec une femme parée comme un homme criant et pleurant tout au long du drama….Pourtant une relation émouvante s’installe, remplie de maladresse et de gêne tellement intense qu’on en retient son souffle à chaque interaction entre ces deux écorchés vif.
Je n’oublierais pas de sitôt teacher Jung malgré son look débraillé et son visage souvent tuméfié, sa tendresse qu’il a su si bien camoufler derrière ses mots de racaille.
Et si sa romance avec Hwa Jung était attachante, son amitié grandissante pour Hyung Joo est tout aussi euphorique. J’ai juste savouré leur dialogue, leur complicité, la drôlerie de leur réplique. Le lien qui se crée petit à petit entre eux était adorable.
Go Hwa Jung. Elle est aussi un des personnages que je n’arrivais pas du tout à sonder. Cela peut paraître redondant, mais son physique à la garçonne et ses talents de chouineuse moralisatrice n’étaient pas faits pour me séduire. T’ai-je déjà parlé de magie ? Oui, oui je crois bien. Tout dans ce drama est magique. Et encore plus la façon dont on s’attache subitement, sans s’en rendre compte à Hwa Jung. D’insipide, elle m’est apparue soudainement jolie, attendrissante et sa relation, que cela soit avec Teacher Jung ou Ji Yeong était simple, franche et sans prise de tête. J’ai apprécié sa franchise, son sang froid et sa façon de « s’accrocher » à teacher Jung, sa façon diplomatique de cacher ses sentiments à ses deux comparses afin de ne pas leur faire du mal, ses conseils d’Unnie à Ji Yeong.
Ma Ae Ri : Au premier regard, j’ai de suite su que j’allais adorer cette femme. Elle est la classe personnifiée. Froide, limite arrogante, parfois méprisante et souvent de bon conseil, Ma Ae Ri, jouée de façon magistrale par Lee Mi Sook, est une femme forte, qu’on devine bien plus humaine, qui s’est battue et se bat encore pour ce qu’elle croit être juste. J’ai été admirative face à son regard calculateur que l’on devine remplie de sincérité envers ceux qu’elle côtoie. Hautaine et forte de ses succès, Ma Ae Ri ne reculera devant aucun obstacle et pourtant, elle est loin de vouloir écraser impunément pour arriver à ses fins. Sa tendresse maternelle qui se dilatait au compte goutte pour ses protégées étaient vraiment intense et rafraichissant. Et s’il y a eu une « bromance », il y a eu encore mieux…la relation de boss-ex-future-employée mais au combien drôle entre Ma Ae Ri et Yang Choon Ja. J’ai eu (encore) du mal au départ avec Yang Choon Ja, que je trouvais vraiment à la limite du ridicule et j’ai pensé sincèrement « oh que voilà une méchante pas belle et stupide ». Que ne me suis-je mordue la langue avant de penser tout haut de manière aussi effrontée. Car Yang Choon Ja, bien que moyennement intelligente est tout sauf méchante. J’ai vraiment été émue par sa façon qu’elle avait de protéger ses « filles ». Sa sincérité n’était pas du tout feinte et j’ai secrètement espéré qu’une de ses filles puisse aller très loin dans le concours, par ce que je pense qu’elle le méritait un peu… Et grâce à elle et sa relation avec Ma Ae Ri, j’ai pu rire de bon cœur : Le passage où Ma Ae Ri et Choon Ja se mettent à deux pour donner une bonne correction à une vieille connaissance est CULTISSIME.
Kim Ja Hee : Je vais finir par la rivale qui n’en est pas une au final. Ce n’est pas souvent qu’une rivale peut se targuer d’être aussi jolie et intelligente, et fair play. Car au-delà de la poupée bien faite, Ja Hee surpasse son angoisse et ses interrogations sur sa place dans ce monde.Elle a une personnalité forte et fragile à la fois, et j’ai été attendrie par ses tentatives maladroites envers Ji Yeong. Je ne me suis pas attendue à la trouver aussi intéressante…et classe aussi !
Bien sur, il y’aurait encore tant à dire sur ce drama : (je ferais l’impasse sur l’ancien copain prétentieux, le grand frère qui aurait mérité une bonne raclée, ou l’ancien responsable de Ji Yeong que j’ai adoré voir se casser la figure).
La famille un peu disjonctée de Ji Yeong si tatillonne et qui n’a pourtant pas hésité à l’accompagner jusqu’au bout ses rêves. Mention spéciale à l’oncle, que j’ai vraiment adoré !! Son regard de tueur était juste génial ! Ou la mère de Hyung Joo si hilarante avec ses récriminations incessantes…
Je n’ai pas eu la douce folie d’un « Faith », l’euphorie d’un « Queen In Hyun’s Man » ou la magie d’un « You who came from the star », mais cela fut certainement, dans sa « lenteur » à progresser, un incontournable. Et l’OST magnifique tournera en boucle pendant très très longtemps.
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