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Kenseiden

France

Kenseiden

France
Perfect World japanese drama review
Completed
Perfect World
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by Kenseiden
Apr 12, 2021
10 of 10 episodes seen
Completed
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 9.0
Music 10.0
Rewatch Value 8.0

Handicapé des sentiments

Impressionné, durant toute l'année 2019 par la mise en avant des futurs jeux paralympiques dans les médias japonais, j'ai senti à ce moment qu'une avancée significative pouvait être faite envers les personnes à mobilité réduite et plus généralement celles souffrant d'un handicap dans le monde, grâce à ses JO paralympiques ultra médiatisés.

Mais c'était sans compter une pandémie mondiale, qui, catastrophique sur le plan sanitaire et économique, a relégué au second plan d'autres problèmes sociétaux tout aussi importants. Notamment en matière de discrimination envers le handicap. Perfect World est un drama dans la mouvance entamée ses années-là. Voici donc l'adaptation d'un shojo manga de Aruga Rie, que je n'ai une fois de plus pas lu et que je vais une fois de plus éclipser dans cette Review. Éclipsée aussi, l'adaptation cinématographique précédant d'un an ce drama. Mais je compte bien me replonger dans cette histoire un jour ou l'autre, car d'une manière ou d'une autre, elle va continuer à nourrir ma réflexion et mon comportement envers toute personne souffrant d'un handicap.

Ce Drama réussit l'exploit d'aborder le sujet de manière frontale, sans pincette, mais aussi sans plonger dans le pathos. Avant tout une histoire d'amour entre deux personnes que tout mène à la séparation : L'environnement, l'entourage, les situations. Et pourtant le combat de chaque instant pour vivre cette Romance et envisager l'avenir entre Matsuzaka Tori, en fauteuil roulant et Yamamoto Mizuki, jeune trentenaire au tournant de sa vie est vécu intensément par le spectateur. Qui à chaque décision des personnages se met à leur place. "Et moi, que ferai-je dans cette situation ?", voilà la question qu'on ne peut arrêter de se poser. Entre Tori qui ne veut plus vivre d'histoire d'amour, car se sentant incapable de protéger une famille et Mizuki retrouvant son seul et unique amour (de jeunesse), envouté par sa personnalité, le spectateur est sans cesse bousculé. Trouvant les réactions de ses proches horribles, mais en même temps comprenant leurs craintes à fonder une famille avec une personne paraplégique.

La vie d'une personne en fauteuil roulant semble bien retranscrit, avec ses difficultés à rentrer dans un musée ou restaurant, la nécessité d'adapter chaque lieu et en particulier le lieu de vie à son handicap. Ça tombe bien Tori est architecte, ce qui justement enlève un peu de justesse à certains propos montrons une indépendance et une joie de vivre difficile à imaginer pour une quelqu'un n'ayant pas l'efficacité organisationnelle de ce genre de personne.

Heureusement ou malheureusement, l'entourage de nos héros rappelle la triste réalité à chaque rencontre. Certains sont contre leur idylle, mais surtout provoque des triangles amoureux nous rappelant que ce manga est l'adaptation d'un shojo et pas un documentaire. Les rôles secondaires sont justes. Matsushige Yutaka tient, par exemple, à la perfection le rôle du père surprotecteur. Seto Koji est magnifique en serial looser, rôle qui lui colle à la peau. Matsumura Hokuto membre du groupe SixTONES semble être là plus pour compléter un panel de beau gosse propre à assurer l'audience. Manque plus que Masaki Suda (tel un Charlie caché dans l'un des 10 épisodes, cherchez bien) et le casting ressemblerai à une page de Vogue Magazine Homme. Heureusement pour mon plus grand bonheur, c'est sur l'Ending que ce dernier pousse la chansonnette, et. Et l'un de ses tubes les plus marquants, en plus.

Quel dommage que la région de Matsumoto, ville natale de l'héroïne, ne soit pas plus mise en valeur. Elle me manque tellement (heureusement il me reste Orange). D'autres déceptions viendront, bien sûr, au fil des épisodes. On souhaite un happy end, mais en même temps on attend le plus de réalisme possible. Toujours sûr le fil avec le scénario, entre bonheur et désespoir C''est ces cascades de larmes surtout de la part de l'héroïne, mais aussi du héros qui ne cherche pas à cacher ses faiblesses qui donnent une force aux situations.

La société (japonaise ?) transpire ses pires côtés dans cette série qui se comporte comme un miroir que chacun hésite à regarder. Capable du meilleur collectivement, comme l'invention des lignes piétonnes en braille ou de la mise en avant des jeux paralympiques, individuellement les choix sont beaucoup moins simples face au handicap. Une série, donc, à diffuser beaucoup plus largement. Inspirante pour tous les pays plus ou moins développés. Mais peut-on parler justement de développement quand on continue de différencier les personnes selon leur capacité physique. Peut-être que le monde dans sa quête de perfection, se trompe de recherche à mener, comme le chante si bien Masaki Suda.


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