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Kenseiden

France

Kenseiden

France
Chou no Rikigaku japanese drama review
Completed
Chou no Rikigaku
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by Kenseiden
May 14, 2022
6 of 6 episodes seen
Completed
Overall 9.0
Story 9.0
Acting/Cast 9.0
Music 10.0
Rewatch Value 8.5

Un effet inattendu

Et voilà enfin ma chronique du dernier Opus de la série Satsujin Bunsekihan sortie en 2019. Si je suis revenue à visionner, 3 ans après, la saga complète du très bon romancier Kazushi Asami initié par Ishi no Mayu, c'est suite à l'annonce d'un spin-off (encore un) mettant en scène le Detective Hideaki Takano pour 2022. On reprend donc les mêmes (Doremi mis à part) et on recommence avec les recettes qui ont fait le succès, sans prendre tout à fait les mêmes ingrédients. Mais ses changements vont-ils vraiment dans le bon sens ?

Kisaragi Toko jouée depuis 2014 par Kimura Fumino reste le personnage principal de cette saison. Mais passée la joie de revoir notre ancienne Rookie et la surprise de sa nouvelle coupe de cheveu, lui donna encore 10 ans de moins, son jeu va vite énerver le fan de la saga. Voulu ou pas, son attitude affichée à l'écran est censée représenter une cheffe affirmée de l'équipe spéciale d'analyse criminelle, sûre d'elle et se maîtrisant. Tout le contraire de l'humanité et de la fragilité dont elle faisait preuve durant les deux premières saisons. Quelques absurdités et lourdeurs en plus de ce nouveau caractère qu'ont lui attribué auteur et scénariste vont tout de suite faire tiquer le fan assidu. Toujours, la seule femme faisant partie de cette équipe d'élite, même si les hommes se mettent au garde à vous dès qu'elle prend la parole dans cette salle de réunion qui ne ressemble (enfin) plus à une salle de classe. Peut-être pour accentuer le fait que c'est Kisaragi qui commande maintenant, menant à la baguette ses mâles incompétents et stupides (j'exagère à peine). Plus de face à face avec les chefs dans cette nouvelle configuration, qui semblent en plus tous ramollis en quatre ans. L'âge peut être. C'est Kisaragi le vrai mec de la série à présent, poussant le cliché de la femme forte et ultra-compétente à l'extrême inverse du cliché de la femme soumise et peu sûre d'elle de la première saison. Même Aoki Munetaka son partenaire de toujours, parait en retrait et irrité par elle. Alors oui tout cela fait partie du jeu et la mutation prochaine du détective plane sur la saison et mets les nerfs de Kisaragi à dur épreuve. Mais celle du specteur aussi, pour de mauvaises raisons et tout du moins pour les deux premiers épisodes, car…

La série retrouve vraiment son intérêt à partir de la moitié du 2e, justement, où des explications salvatrices sont données sur tous ses changements de comportements. Le couvercle soulevé, la pression étant relâchée, on peut enfin mieux profiter de ce thriller toujours aussi bien réalisé. Tournée avec les dernières technologies et les caméras mettant en avant des couleurs dans les tons rouges ou bleus, relevant l'intérêt visuel au-delà des sympathiques vu aériennes dronesques. Une des marques visuelles de la série. On suivra donc avec beaucoup plus d'intérêt, la série dès fin du 2e épisode, tournant la page de la déception, de l'incompréhension scénaristique, comme cette mutation inévitable de notre Shunin adoré ou capillaire, pourtant évitable.

Toujours accompagné de la BO originale qui en cinq ans (et même huit maintenant) qui reste, je n'arrête pas de le dire, une des meilleurs des dramas japonais, l'histoire est rondement écrite, bien mieux que la deuxième saison, d'ailleurs. Elle fait la part belle à des révélations sur la vie de Takano Shunin, tout en le matant très en retrait. Elle montre également comment murir et prendre du galon, peut changer la personnalité de certain. Mais chasser le naturel, il revient au galop. On n'échappera, pas dans cette saison aussi, à ce paternalisme que fait preuve les hommes mûrs lorsqu'il parle et donne donc des conseils à Kisaragi, reléguant, malgré tous les lourds efforts scénaristiques, la femme au rang d'éternelle apprenante des hommes. Toujours seules dans la section, il est tant d'ouvrir celle-ci à plus de femmes, surtout en responsabilité, d'ailleurs. La vie privée de Kisaragi est totalement oubliée. Et pour cause, dévouée corps et âme à son travail, un simple diner avec sa mère ouvre la saison et ferme de la même toute vie normale durant les six épisodes de celle-ci. La rendant encore plus froide, mécanique, comme cette mécanique de "l'effet papillon" dont un simple battement d'aile va changer le cours des événements. On est pris par ses événements qui s'enchainent à un rythme effréné, un nouveau Serial Killer nous tenant en halène, et cela, sans reprendre toutes les ficelles des deux premières saisons. L'équipe d'enquête criminelle n'a pas bougé d'un pouce et est bien mise en avant ici. On s'est attaché à chaque personnage, à leur personnalité et cette "ambiance de départ" pour certains d'eux donne un petit pincement au cœur inattendu au vu de la classification dans le roman noir, voir glauque de la série.

La classe est à son maximum pour l'équipe dans cette saison. On adore voir nos deux partenaires en gilet par balle, tenir lampe torche et flingue dans les pièces sombres, accompagnés des thèmes musicaux très fort, encore plus quand on sait que c'est la dernière fois. Le suspense est toujours à son comble dans ses longs moments faisant partie de la marque de fabrique de la série. Aucune lassitude, donc, malgré les grosses ficelles utilisées. Peut-être par des rebondissements scénaristiques sans fin ou peut-être par le temps d'attente entre chaque saison. Trois ans, à chaque fois maintenant, ce qui permet de reprendre de l'air avant de replonger dans le côté sombre de la société japonaise, pourtant si colorée, en surface…, de rouge et de bleu.
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