un film qui rend heureux....
Rien ne me vient facilement.
Ni le sourire.
Ni la joie.
Ni l’émotion.
Et encore moins les larmes.
Et c’est ce qui me fait écrire avec tant d’empressement lorsque j’arrive à rire, à avoir peur, à aimer…et surtout à pleurer.
C’est donc « à chaud » que je fleuris cette feuille de mon enthousiasme (cela date de 10 ans, et cet article, et ce visionnage). Mais commençons donc par le résumé, il faut bien s’aligner parfois sur le commun, n’est-ce pas mon ami ?
« Born to Sing » est inspiré d’une émission en Corée du Sud « National Singing Contest » toujours en diffusion sur une chaîne phare, KBS1, tous les dimanches soir (du moins quand j'écrivais ce billet). Une émission qui dure depuis 1980 (cela ne nous rajeunit pas, n’est-ce pas ?).
Nous suivons à travers plusieurs candidats un concours de chant national : L’apprenti coiffeur Bong Nam, le grand-père Oh et sa petite fille Bo Ri, La maire Joo Ha Na, et les deux collègues de travail Yoo Yeon Seok et Lee Cho Hee.
Tout d’abord, je dois préciser que le film est basé sur les témoignages de candidat recueillis pour l’occasion, ce sont donc un peu des tranches de vie que nous découvrons dans ce petit bijou cinématographique.
L’affiche rutilante et très kitch ne m’avait pas vraiment convaincue. La bande-annonce m’a fait sourire et l’idée de siroter mon cup of tea devant ce qui s’annonçait une petite comédie simple m’a fait sauter le pas. J’ai donc lancé le visionnage sans trop d’arrière-pensée, positive ou négative. Je n’en attendais ni plus ni moins.
J’avoue avoir une très grosse préférence pour les séries. Cela me donne le temps de m’attacher et de comprendre les personnages. Ce qui me semble rédhibitoire dans un long métrage c’est justement son format. 1h30 voire 2h sont nettement insuffisants en ce qui me concerne, avoir de l’empathie ou entrer dans les sombres couloirs tortueux d’un esprit humain me prends beaucoup beaucoup plus de temps. Résultat, un long métrage reste très souvent à un niveau correct…et comme le veut une règle universelle, il y a TOUJOURS des exceptions. Bienheureux, n’est-il pas?
Dès les premières secondes, j’ai été goulument aspirée par ces tranches de vie. De petites histoires sans aucune prétention qui ont réussi l’exploit à me faire pleurer et à me rendre honteusement heureuse. De m’obliger à me cacher afin d’y verser ce trop plein d’amour et d’émotion qui m’ont attaqué de manière bien sournoise.
A première vue, rien qui ne puisse expliquer ce bouleversement hormonal. Un assistant coiffeur dont le rêve de devenir chanteur depuis toujours voit l’opportunité dans ce concours de le concrétiser, un grand-père et sa petite fille au quotidien banal, madame le maire qui y voit l’occasion de promouvoir sa ville et enfin, deux employés travaillant sur la publicité d’un de leurs produits, un nostalgique buvant de manière éhonté afin de vivre confortablement dans un souvenir lointain…
C’est tout.
Pas de génie vocal. Pas de danseur sexy se déhanchant (quoique Bong Nam laisse rêveur) sur un rythme populaire. Et c’est ce qui fait un peu la particularité de ce film. Nous sommes loin de chorégraphie endiablée où à la lueur de feux de rampe, de jeunes et talentueux candidats s’affronteraient férocement afin d’obtenir la première place, la reconnaissance absolue de leur savoir ! Loin, très loin de ce cliché, « Born to Sing » s’ingénie au contraire à nous dévoiler ce qui dort au plus profond de soi.
Chanteur, tout simplement.
Le balbutiement d’un cœur hésitant.
Le fléau de deux générations se tâtonnant.
Un politiquement correct très sympathique.
J’ai donc été sincèrement et agréablement surprise par « l’originalité » sur le fond. Je m’attendais à tout sauf à cela. Oui, à sourire et à pleurer. Car c’est tout simple. C’est juste tout simplement beau.
Il n’y a pas de déluge de bons sentiments. Pas de mièvrerie. Juste le petit plus qui illumine chaque scène. Et le film réussit ce tour de force en ce qui me concerne, avec son format de long métrage. J’ai aimé tous les personnages. Leurs vécus. Leurs envies. Leurs angoisses. Leurs rêves…
Quelques minutes éparpillées ont suffi à m’attendrir. Et sincèrement, c’est très fort. Je n’ai pas d’autres mots. J’ai pleuré, et Dieu que cela fait du bien. De pleurer non pas de peine. Ou de haine. Ou de colère. Mais juste de joie. D’émotion. J’en ressors heureuse. Et cela, c’est magique.
Des personnages qui n’ont pas vocation à de grandes choses si ce n’est avancer.
Bong Nam, je l’ai adoré. De suite. Il est loin des canons de beauté que nous impose la société. Chanter, danser, entrainer la foule dans son délire n’est pas un problème. Et la première démonstration dans le salon de Mi Ae est fort éloquente. On se reconnaît aisément dans son parcours. Tu sais, cet abandon de rêve pour subvenir financièrement à sa famille, sa femme, ses parents. Nous sommes tous plus ou moins passés sur ce chemin caillouteux. Et j’ai d’autant plus applaudi de voir Bong Nam persévérer quitte à peiner l’être aimé.
J’ai eu du mal à comprendre Mi Ae, du moins au début, ne pas concevoir son manque de soutien envers son mari. Certain, je pense aurait été bien au contraire dans son sens. Il est plus facile je pense de s’emporter envers l’époux fautif, voir Mi Ae s’acharner à maintenir les finances du couple peut en effet indigner plus d’un. Mais le puzzle s’imbrique comme du beurre et je n’ai pu ni en vouloir à Mi Ae, la réalité de la vie rattrape impitoyablement, ni à Bong Nam, de vouloir enfin être complet.
L’autre « couple » qui m’aura fait fondre d’amour est le grand-père Oh et sa petite fille Bo Ri. Sur la multitude de dramas et films que j’ai pu visionner jusqu’à présent, il y a désormais une certitude qui s’impose! Les enfants coréens sont des SURDOUES. Non seulement ils sont physiquement adorables, mais surtout leur jeu est incroyablement « vrai ». Ils ont su faire mouche et me toucher, m’entraîner dans LEUR réalité à, chaque fois et pour cela, je leur tire la révérence.
La petite Kim Soo Mi qui joue Bo Ri est « too cute » et ses mimiques font sourire, voire rire. Sa relation avec son grand-père est mon idéal. Peut-être le vôtre ?
C’est ainsi que je vis, du moins la mienne, ma famille, mes enfants.
Les disputes, les remontrances, les sermons, les soupirs agacés de la vie de tous les jours. Mais aussi la complicité, les fous rires, la tendresse sous-jacente de tous les jours. Grand-père Oh et Bo Ri sont parfaits dans cette relation conflictuelle de génération et ils seront ceux qui m’auront obligé à courir derechef dans la salle de bain pour effacer ces larmes si traitres.
Le troisième couple n’explose pas de dynamisme ou de relation passionnelle et charnelle, je m’en gausse, mais tu sauras quand tu commenceras, qu’au pays du matin calme, les relations entre homme et femme sont souvent dépeintes de façon prude et platonique (bien sûr, comme partout et souvent dans une société qui évolue, cela est en passe de changer, et c’est bien, bien, bien dommage).
La très discrète Hyun Ja se retrouve « coincée » avec Dong Soo, tout deux devant promouvoir le produit-phare de leur entreprise au vu et sus de tous à l’antenne. Un produit bien difficile pour la douce Hyun Ja à décrire. Comment a-t-elle pu passer l’audition ? Je me pose encore cette épineuse question, mais peu importe, il m’a été agréable de suivre ses battements de cœur. Je l’ai trouvé très courageuse lors de la finale, et bien que loin des couples qui emportent avec passion nos neurones, la simplicité, je dirais presque la douceur de leur relation était presque un cadeau.
Je finirai avec madame le maire Joo Ha Na et son adjoint, Chef Maeng ! Le dernier couple hilarant. Que dire ? Elle ne sait pas chanter. Loin de là. Ni danser. Elle sait remettre à sa place ses subalternes, avec acidité, presqu’avec classe. Et sans Chef Maeng, que j’ai presque eu envie de le voir auditionner à la place de madame le maire, elle aurait été fade et usante. Chef Maeng a apporté ce petit plus, ce soutien sans faille qui change beaucoup. Il faut le voir à la finale la soutenant en chantonnant avec elle pour comprendre, un petit plaisir au goût de marshmallow.
Alors, oui ne nous voilons pas la face. Il n’y a pas de suspens. Pas de surprise réelle, pas de twist hargneux. Tout est prévisible. Ah! mais ici, peu me chaut ! car ce n’est pas le but de l’histoire. Ici-dans, c’est pleinement assumé, vouloir nous réchauffer le temps d’une chanson entraînante : une réussite.
Ni le sourire.
Ni la joie.
Ni l’émotion.
Et encore moins les larmes.
Et c’est ce qui me fait écrire avec tant d’empressement lorsque j’arrive à rire, à avoir peur, à aimer…et surtout à pleurer.
C’est donc « à chaud » que je fleuris cette feuille de mon enthousiasme (cela date de 10 ans, et cet article, et ce visionnage). Mais commençons donc par le résumé, il faut bien s’aligner parfois sur le commun, n’est-ce pas mon ami ?
« Born to Sing » est inspiré d’une émission en Corée du Sud « National Singing Contest » toujours en diffusion sur une chaîne phare, KBS1, tous les dimanches soir (du moins quand j'écrivais ce billet). Une émission qui dure depuis 1980 (cela ne nous rajeunit pas, n’est-ce pas ?).
Nous suivons à travers plusieurs candidats un concours de chant national : L’apprenti coiffeur Bong Nam, le grand-père Oh et sa petite fille Bo Ri, La maire Joo Ha Na, et les deux collègues de travail Yoo Yeon Seok et Lee Cho Hee.
Tout d’abord, je dois préciser que le film est basé sur les témoignages de candidat recueillis pour l’occasion, ce sont donc un peu des tranches de vie que nous découvrons dans ce petit bijou cinématographique.
L’affiche rutilante et très kitch ne m’avait pas vraiment convaincue. La bande-annonce m’a fait sourire et l’idée de siroter mon cup of tea devant ce qui s’annonçait une petite comédie simple m’a fait sauter le pas. J’ai donc lancé le visionnage sans trop d’arrière-pensée, positive ou négative. Je n’en attendais ni plus ni moins.
J’avoue avoir une très grosse préférence pour les séries. Cela me donne le temps de m’attacher et de comprendre les personnages. Ce qui me semble rédhibitoire dans un long métrage c’est justement son format. 1h30 voire 2h sont nettement insuffisants en ce qui me concerne, avoir de l’empathie ou entrer dans les sombres couloirs tortueux d’un esprit humain me prends beaucoup beaucoup plus de temps. Résultat, un long métrage reste très souvent à un niveau correct…et comme le veut une règle universelle, il y a TOUJOURS des exceptions. Bienheureux, n’est-il pas?
Dès les premières secondes, j’ai été goulument aspirée par ces tranches de vie. De petites histoires sans aucune prétention qui ont réussi l’exploit à me faire pleurer et à me rendre honteusement heureuse. De m’obliger à me cacher afin d’y verser ce trop plein d’amour et d’émotion qui m’ont attaqué de manière bien sournoise.
A première vue, rien qui ne puisse expliquer ce bouleversement hormonal. Un assistant coiffeur dont le rêve de devenir chanteur depuis toujours voit l’opportunité dans ce concours de le concrétiser, un grand-père et sa petite fille au quotidien banal, madame le maire qui y voit l’occasion de promouvoir sa ville et enfin, deux employés travaillant sur la publicité d’un de leurs produits, un nostalgique buvant de manière éhonté afin de vivre confortablement dans un souvenir lointain…
C’est tout.
Pas de génie vocal. Pas de danseur sexy se déhanchant (quoique Bong Nam laisse rêveur) sur un rythme populaire. Et c’est ce qui fait un peu la particularité de ce film. Nous sommes loin de chorégraphie endiablée où à la lueur de feux de rampe, de jeunes et talentueux candidats s’affronteraient férocement afin d’obtenir la première place, la reconnaissance absolue de leur savoir ! Loin, très loin de ce cliché, « Born to Sing » s’ingénie au contraire à nous dévoiler ce qui dort au plus profond de soi.
Chanteur, tout simplement.
Le balbutiement d’un cœur hésitant.
Le fléau de deux générations se tâtonnant.
Un politiquement correct très sympathique.
J’ai donc été sincèrement et agréablement surprise par « l’originalité » sur le fond. Je m’attendais à tout sauf à cela. Oui, à sourire et à pleurer. Car c’est tout simple. C’est juste tout simplement beau.
Il n’y a pas de déluge de bons sentiments. Pas de mièvrerie. Juste le petit plus qui illumine chaque scène. Et le film réussit ce tour de force en ce qui me concerne, avec son format de long métrage. J’ai aimé tous les personnages. Leurs vécus. Leurs envies. Leurs angoisses. Leurs rêves…
Quelques minutes éparpillées ont suffi à m’attendrir. Et sincèrement, c’est très fort. Je n’ai pas d’autres mots. J’ai pleuré, et Dieu que cela fait du bien. De pleurer non pas de peine. Ou de haine. Ou de colère. Mais juste de joie. D’émotion. J’en ressors heureuse. Et cela, c’est magique.
Des personnages qui n’ont pas vocation à de grandes choses si ce n’est avancer.
Bong Nam, je l’ai adoré. De suite. Il est loin des canons de beauté que nous impose la société. Chanter, danser, entrainer la foule dans son délire n’est pas un problème. Et la première démonstration dans le salon de Mi Ae est fort éloquente. On se reconnaît aisément dans son parcours. Tu sais, cet abandon de rêve pour subvenir financièrement à sa famille, sa femme, ses parents. Nous sommes tous plus ou moins passés sur ce chemin caillouteux. Et j’ai d’autant plus applaudi de voir Bong Nam persévérer quitte à peiner l’être aimé.
J’ai eu du mal à comprendre Mi Ae, du moins au début, ne pas concevoir son manque de soutien envers son mari. Certain, je pense aurait été bien au contraire dans son sens. Il est plus facile je pense de s’emporter envers l’époux fautif, voir Mi Ae s’acharner à maintenir les finances du couple peut en effet indigner plus d’un. Mais le puzzle s’imbrique comme du beurre et je n’ai pu ni en vouloir à Mi Ae, la réalité de la vie rattrape impitoyablement, ni à Bong Nam, de vouloir enfin être complet.
L’autre « couple » qui m’aura fait fondre d’amour est le grand-père Oh et sa petite fille Bo Ri. Sur la multitude de dramas et films que j’ai pu visionner jusqu’à présent, il y a désormais une certitude qui s’impose! Les enfants coréens sont des SURDOUES. Non seulement ils sont physiquement adorables, mais surtout leur jeu est incroyablement « vrai ». Ils ont su faire mouche et me toucher, m’entraîner dans LEUR réalité à, chaque fois et pour cela, je leur tire la révérence.
La petite Kim Soo Mi qui joue Bo Ri est « too cute » et ses mimiques font sourire, voire rire. Sa relation avec son grand-père est mon idéal. Peut-être le vôtre ?
C’est ainsi que je vis, du moins la mienne, ma famille, mes enfants.
Les disputes, les remontrances, les sermons, les soupirs agacés de la vie de tous les jours. Mais aussi la complicité, les fous rires, la tendresse sous-jacente de tous les jours. Grand-père Oh et Bo Ri sont parfaits dans cette relation conflictuelle de génération et ils seront ceux qui m’auront obligé à courir derechef dans la salle de bain pour effacer ces larmes si traitres.
Le troisième couple n’explose pas de dynamisme ou de relation passionnelle et charnelle, je m’en gausse, mais tu sauras quand tu commenceras, qu’au pays du matin calme, les relations entre homme et femme sont souvent dépeintes de façon prude et platonique (bien sûr, comme partout et souvent dans une société qui évolue, cela est en passe de changer, et c’est bien, bien, bien dommage).
La très discrète Hyun Ja se retrouve « coincée » avec Dong Soo, tout deux devant promouvoir le produit-phare de leur entreprise au vu et sus de tous à l’antenne. Un produit bien difficile pour la douce Hyun Ja à décrire. Comment a-t-elle pu passer l’audition ? Je me pose encore cette épineuse question, mais peu importe, il m’a été agréable de suivre ses battements de cœur. Je l’ai trouvé très courageuse lors de la finale, et bien que loin des couples qui emportent avec passion nos neurones, la simplicité, je dirais presque la douceur de leur relation était presque un cadeau.
Je finirai avec madame le maire Joo Ha Na et son adjoint, Chef Maeng ! Le dernier couple hilarant. Que dire ? Elle ne sait pas chanter. Loin de là. Ni danser. Elle sait remettre à sa place ses subalternes, avec acidité, presqu’avec classe. Et sans Chef Maeng, que j’ai presque eu envie de le voir auditionner à la place de madame le maire, elle aurait été fade et usante. Chef Maeng a apporté ce petit plus, ce soutien sans faille qui change beaucoup. Il faut le voir à la finale la soutenant en chantonnant avec elle pour comprendre, un petit plaisir au goût de marshmallow.
Alors, oui ne nous voilons pas la face. Il n’y a pas de suspens. Pas de surprise réelle, pas de twist hargneux. Tout est prévisible. Ah! mais ici, peu me chaut ! car ce n’est pas le but de l’histoire. Ici-dans, c’est pleinement assumé, vouloir nous réchauffer le temps d’une chanson entraînante : une réussite.
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