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Kenseiden

France

Kenseiden

France
Ongoing 4/8
Coffee Ikaga Deshou
6 people found this review helpful
May 2, 2021
4 of 8 episodes seen
Ongoing 0
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 9.0
Music 8.5
Rewatch Value 8.5

Pause café

J'aime le café ! Alors un drama adapté d'un manga sur ce thème principal ne pouvait que me faire titiller les narines. En rôle principal Nakamura Tomoya, au sourire ravageur et toujours aussi fin gourmet. On peut dire que les producteurs ont mis le paquet pour séduire la Working Girl trentenaire et célibataire. Et pour cause, tirée d'un Josei Manga, genre encore peu connu en France, cette histoire est destinée en particulier à la gent féminine urbaine de cette tranche d'âge, fortement célibataire et indépendante. Le premier épisode ne trompe pas. Nakamura Tomoya s'installe avec son minuscule Foodtruck sur le parvis des grands bureaux de Tokyo ou Yokohama accueillant à l'heure de la pause les offices lady au caractère les plus divers.

Assez Cheap dans la production, on retrouve l'ambiance surannée de Gourmet détective et des clichés que les Japonais adorent tant envers la bouffe occidentale et tellement Rome -Antique. Ici, c'est le café, préparé avec lenteur et classe qui fera fantasmer les papilles du spectateur.

Chaque épisode est scindé en 2 histoires de 20 min accueillant de nouveaux protagonistes à chaque fois. Le fait d'être un ambulant favorisant ce scénario. En regardant le 1er épisode on peut donc imaginer vite se lasser de ce genre de non-événement. L'héroine, power-harassée par son patron, la trouvant désuète dans son travail de secrétaire, mais trouvant réconfort auprès de Nakamura, plus désuet que lui tu meurs. Mais plusieurs indices montrent que l'histoire peut prendre de la consistance rapidement. Même s'ils sont très mal distillé (un peu lourd, dirons-nous).

Beaucoup moins rose qu'il n'y paraît le monde de Nakamura devient bien sombre au fil des épisodes. Une véritable dark story nous faisant sortir totalement de la zone de confort ouateuse mise en place émerge au bout du 3e. Voilà pourquoi il ne faut pas se priver de gouter à ses délicieuses préparations sous prétexte d'un genre littéraire réservé aux secrétaires en mal d'évasion.

Un autre atout de la série, c'est son casting, qui ne met pas seulement en avant le plus beau sourire de la Tokyo TV, mais rassemble autour d'une bonne tasse de café la crème des acteurs de la télévision japonaise. J'en dévoile pas plus, mais quel bonheur de retrouver Adachi Rika ou Kanjiya Shihori rien que dans le premier épisode. Kaho par contre qui tient le rôle féminin phare manque un peu de prestance, mais elle peut encore prendre de la consistance au fil des épisodes. Une fois de plus la performance de Takito Kenichi vous enchantera ou vous agacera, à condition d'arriver à la reconnaître.

Voyager dans les rues de Tokyo grâce au van de notre Jacques Vabre est aussi un bonheur pour le petit français de province à qui marcher dans ses rues manque tellement. Une musique ultra répétitive de style reggae semble à tout moment vouloir rappelé d'où vient le café et pourra donc irriter. Mais elle ne vous sortira plus de ma tête au bout de deux épisodes, alors pourquoi bouder son plaisir.

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Ongoing 5/12
Mystery to Iunakare
10 people found this review helpful
Feb 8, 2022
5 of 12 episodes seen
Ongoing 0
Overall 9.0
Story 8.5
Acting/Cast 9.5
Music 8.0
Rewatch Value 9.0

L'étrange disparition de mon coiffeur

Un drama avec Masaki Suda en tête d'affiche est toujours un événement. Et quelle tête… pour cette affiche ! Car c'est avec ce gros plan outrancier sur les flyers promotionnels que les producteurs cherchent à attirer la (le) Fan. Non pas dans la mise en avant de son charme excessif, mais dans celle de son énième expérimentation capillaire. Et elle touche, ici, au crime au fer à friser. Véritable insulte à tous les quarantenaires dont je fais depuis longtemps parti et qui n'ont pas eu besoin d'un coiffeur depuis des siècles. Cet air hautain sera la marque de fabrique de Kunou Totono, le rôle d'étudiant en psychologie détaché de tout problème matériel et physique, mais obligé de résoudre malgré lui ceux de ses congénères. Une leçon d'acting qui rendra encore plus jaloux ceux qui trouve Suda Kun vraiment trop gâté par la nature. Beaux-drôle-sympa- talentueux acteur et chanteur à tube. On aimerait tellement qu'il ait une face cachée, qu'il soit arrêté par la police pour soupçon de meurtre, par exemple.

Eh bien, votre vœu est exaucé. Car c'est exactement ce qui lui arrive dans le 1er épisode de Mystery to Iunakare. Cette adaptation d'un manga de détective n'a à priori rien d'originale. La police japonaise débordée par son incompétence habituelle, fait appel à un jeune étudiant très renfrogné, mais surtout extrêmement "donneur de leçons". Son air pompeux et sa franchise seront son Skill, puisqu'il en faut un dans tout bon drama/Manga d'enquête. Et c'est là que la série devient intéressante. Le mépris, malgré lui, que peut insuffler notre héros à son interlocuteur amène des situations d'une drôlerie sans nom. Des répliques à mourir de rire se percutent avec des réflexions profondes en psychologie et sur la nature humaine. Les leçons en longs monologues donnent l'impression que notre héros s'écoute parler, mais il touche à chaque fois en plein cœur l'accusé, la victime ou le policier aux abois.

Masaki Suda à la classe avec ses frisettes et son écharpe à la Harry Potter. D'une voix calme, et d'un regard perçant il déblatère les pires horreurs sur la personne en face de lui. Mais il redevient un enfant de 5 ans, quand il brule de jalousie envers la coupe de cheveux d'un autre personnage aux cheveux raide. Ou qu'il est dérangé à chaque fois qu'il s'apprête à faire un Curry…, son seul passe-temps. Aucun autre acteur n'aurait pu aussi bien tenir le rôle. Si bien, qu'il devient difficile pour les seconds rôles de se mettre en avant. Pourtant, le choix du casting tient la route. Quelques vieux briscards plus connus, comme Endo Kenichi (Radiation House), Morishita Yoshiyuki ou Kohinata Fumiyo font des apparitions ou jouent un rôle majeur, mais la plupart des autres acteurs ne sont pas (encore) vraiment bankable. Et vous vous surprendrez à dire tient, il joue aussi dedans celui-là. On est néanmoins en face d'une grosse production. Mais Suda-Kun à dû partir avec la caisse.

Il a dû laisser peu de yen, car certains choix budgétaire sont étranges. Ces airs de musiques classiques appartenant au domaine publique, trop connues et utilisées à outrance qui fonctionnent toutefois, par exemple. Renforçant le côté pompeux de notre héros. Certes, il y aura d'autres thèmes et un ending de toute beauté par King Gnu, mais pas d'opening, même pas un générique. Il est vrai que le montage continue dans le bon marché. Ces noms de protagonistes sur fond noir (la personnalité est dans les Kanjis, je sais) à chaque fois que Totono commence son analyse psy, par exemple. Ses images de reportages ou de journaux, genre tuto 3DMaker, dont les Japonais raffoles. Mais tout renforce une ambiance académique et on apprend un tas de chose sur la psychologie humaine. Les seconds rôles viennent demander conseil et ils tombent en analyse malgré eux. Ils sont touchants ou drôles, mais cela se termine un peu trop souvent en torrents de larmes.


Le 4e mur est régulièrement brisé, avec un mépris des Dramas pour notre héros préféré. Ce moquant des situations convenues. Et pourtant, les situations se répètent. Comme dans ses mêmes dramas. Pouvant, par la même, devenir lourdes, vu en plus les ficelles, pardon les cordes pour les amener. Des lieux communs, comme le manoir, l'interrogatoire, la bombe à désamorcer et en même temps, beaucoup de maux de la société moderne sont abordés. Suicide, harcèlement, infertilité… On passe du coq à l'âne, mais bien écrit comme un livre de philosophie

Le découpage reste déroutant pour une série. Affaire résolue à la moitié de l'épisode et la suivante commence immédiatement, alors qu'il ne reste que 10 min. Du coup difficile de s'arrêter à la fin d'un épisode. On la suivra donc en binge watching. Marque d'une grande série, piloté par un acteur qui à coup sûr est destiné à une grande carrière internationale. À condition qu'il coupe cette tignasse…

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Completed
Tsukuritai Onna to Tabetai Onna Season 2
1 people found this review helpful
6 days ago
20 of 20 episodes seen
Completed 0
Overall 9.0
Story 8.0
Acting/Cast 9.0
Music 8.0
Rewatch Value 8.0

La cuisine des sentiments

Peu connue, pour ses talents d'actrices, Nishino Emi est une pianiste hors pair dont j'ai eu cette chance de la voir accompagner sur scène des artistes comme Reona ou Aimer. C'est donc par pure curiosité que j'ai regardé l'an dernier la première saison de Tsukuritai Onna to Tabetai Onna. Et comme beaucoup, je me suis laissé happer par cette série qui sous ses airs de courtes récréations culinaires, après une journée de bureau harassante, parvient à toucher au cœur, comme à l'esprit. Sa réflexion sur la solitude et les problèmes qui touchent aux genres, de surcroît au Japon, nourrira votre âme et réchauffera votre cœur comme un bon Oden.

La NHK continue inlassablement sa quête de normalité pour la communauté LGBT+ en proposant régulièrement, notamment dans sa case Yorudrama de 22h45 des questions de sociétés. Un horaire qui permet d'aborder des faits majeurs loin du regard des plus jeunes et qui permet également de toucher un grand nombre de personnes. Des étudiants aux retraités, en passant par les célibataires qui croulent sur les heures sup obligatoires et qui se verront, en mangeant seuls leur cup ramen du soir, en miroir face à ce drama. Car avoir un grand nombre de spectateurs devant l'écran devient une gageure aujourd'hui et aborder de tels thèmes, un risque de les faire fuir. Seule, donc, la télévision publique peut prendre ce risque. Maîtrisé quand même, puisque le format de 15min, entouré donc de 3 séquences pub, permet une rentabilité à la japonaise. Un format qui rappelle nos shorts-séries, style "un gars une fille", mais qui sont souvent le miroir de notre société, même sur le ton de l'humour.

L'humour sera très léger ici. Le manga shosei d'origine et son adaptation prennent le parti de la légèreté de l'être, plutôt que celle des propos. Les propos semblaient justement très légers dans la première saison. Avec une apprentie influenceuse culinaire publiant ses plats sur Insta pour tuer l'ennuie. Et comme beaucoup de gents qui publient, pour chercher une reconnaissance de ceux qui les lisent (ben, oui, je parle de moi, encore...). Même si j'adore Higa Manami, la voir cuisiner l'adaptation japonaise du chou-crime, ou du monts-blancs dans un four de chambre d'étudiant, pendant même seulement 15 min, me paraissait insurmontable. Et pourtant la première saison d'uniquement 10 épisodes m'a subjugué au point que j'attendais la suivante, bien plus que celle de Yu Yu Hakusho ou One Piece. Il faut dire qu'on court à l'indigestion d'adaptation de Shonen, sur les plateformes en ce moment.

Car la grâce touche cette série de toutes parts. Si dans la première saison, la relation entre nos deux voisines reste que suggérée, cette nouvelle saison rentre directement dans le sujet de l'amour et de la vie pour les couples LGBT. La série est si bien faite, comme le manga certainement, que tout est en subtilité. Les questionnements sont réels, dans une chronologie qui laisse le temps aux personnages, comme au spectateur de réfléchir. La famille, les amis, les collègues de travail, tous sont interrogés. Ce drama ne se précipite pas, déroule ses propos et ses doutes dans la vie réelle avec réalisme et bienveillance, mais même pour les personnages moins "open". Je pense au père de Kasuga san qui représente tellement le patriarcat à la japonaise, accompagné d'une mère qu'on ne voit jamais, mais qui raisonne comme la petite voix de la société qui demande de se conformer aux règles. Car l'injonction de rentrer à la maison doit se comprendre comme celle de rentrer dans le moule demandé par la société. Hautes études, exploitée au travail, mariage, enfants, femme au foyer. Voilà encore ce qui attend la femme japonaise en 2024. Plus que la préférence de genre, c'est la liberté et l'indépendance des femmes qui font peur aux patriarches et ce drama exacerbe les propos.

Le calme apparent des personnages principaux n'est qu'une façade face au bouillonnement intérieur. Bouillonnement des sentiments étouffés par le regard des autres. Un écrasement dans cet univers qui peut sembler rose bonbon à grands coups de Cup Cake ou de Parfait au chocolat, mais qui transpire la chape sociale. Comme les sourires de façade dans cette boîte de pub trop cool qui ne sont là que pour demander toujours plus d'heures sup en plus à la jeunesse célibataire. Et cette prestation époustouflante de la part de Nishino Emi qui habite ce personnage dont les sentiments sont cadenassés depuis si longtemps.

Seul bémol pour notre pianiste, alors que le drama prône la liberté de choix face aux conventions, il faut souligner le paradoxe. L'auteure originale à chercher quand même à masculiniser son personnage de façon un peu trop grossière. Manutentionnaire, toujours en jogging, ... j'en passe dans le cliché. Mais surtout, on est face à un couple en devenir, où une femme après une longue journée de travail met encore le tablier et regarde amoureusement (comprendre: attendre son "umaï" en récompense comme une caresse pour un chien) sa bien-aimée avaler en deux secondes le bon petit plat qu'elle lui a cuisiné pendant des heures. L'égalité des sexes ne serait pas possible même dans un couple homosexuel ? Pourquoi vouloir reproduire encore une fois ce schéma de soumission, même consenti ?

Mais ne vous y trompez pas. Même dans cette saison, vous apprécierez le temps pris par la série, son calme, ses longs silences et non-dits vous apaiseront de votre journée harassante. Et vous ressortirez une fois de plus grandi, comme après un long moment de méditation prôné par un influenceur basé à Dubaï. Je suis sûr que vous pourrez mettre en pratique dans votre vie les recommandations de ce drama prodigué de manière si subtiles et pas seulement pour faire un Oden dans votre 4m² d'étudiant.

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Completed
Evol
1 people found this review helpful
Feb 28, 2024
6 of 6 episodes seen
Completed 0
Overall 9.0
Story 9.5
Acting/Cast 9.5
Music 8.0
Rewatch Value 8.5

L'espoir ne suffit pas pour vivre

Evol est à la fois mon plus grand coup de cœur et ma plus grande déception de l'automne dernier. Alors, accrochez-vous bien, pour un avis très évolutif sur la série. Attendue par les fans de comics (japonais) comme le messie, cette adaptation du très noir Manga de KANEKO Atsushi, plonge les personnages dans un univers désespérant par un esthétisme et une ambiance des plus sombres et dérangeante. Je ne regarde pas de série de super héros et donc The Dark Night ou The Boys qui pourraient raisonner avec cette ambiance me sont totalement étrangers. Mais là, j'ai adoré suivre la descente aux enfers de ces trois ados en perdition. Empreint d'humanité dans un monde entièrement déshumanisé, mais qui ressemble tellement au nôtre. L'espoir n'est que de l'autre côté de l'écran, puisqu'on ne fait que souffrir avec eux, déversant notre empathie à chaque scène. Âmes sensibles s'abstenir, donc.

Les 6 (premiers ?) épisodes retracent la déchéance de jeunes qui avaient tout pour être heureux. Ils avaient la vie devant eux, mais dans ce monde pourtant protégé par des Super Héros, la pourriture et le mal sont partout. Et en premier au sain de la ligue des justiciers. Mais également en politique, dans la famille, chez les amis, ... La série abordera la santé mentale, la perversion, les abus et les violences intrafamiliale, la pauvreté, le mal-être adolescent, jusqu'au suicide. On est loin donc d'un Disney. Et pourtant les effets spéciaux n'ont pas à rougir d'un Avengers. Mais ce n'est pas pour ça que l'on regarde la série. Les jeunes acteurs sont très bons dans leurs rôles, un peu moins les confirmés qui surjouent le côté pourriture. Même si les deux super héros sont parfaitement dans leurs personnages. Mention spéciale pour les costumes et l'attitude qui reprennent l'esthétique des comics des années 30. Avec du coup cette atmosphère désuète mais qui ramène tellement à ce monde patriarcal ou la jeunesse n'a qu'à fermer ça gueule.

Un tout petit peu d'humour, mais finalement très noir, beaucoup de désespoir, même si l'amitié pouvait ou pourrait changer les choses. Mais tout n'est pas comme dans un manga et c'est tout l'enjeu de ces 6 trop courts, mais intenses, épisodes. Sombrer dans la folie destructrice ou être sauvé par cette amitié naissante. Le fait de s'arrêter net au bout du 6ᵉ risque d'en surprendre (décevoir ?) plus d'un. Mais la production sans faille, très proche du manga, cette interrogation constante sur le bien et le mal dans nos sociétés modernes, ces mises en lumière des minorités et de leur harcèlement poussant au pire, sans compter sur cette interprétation magistrale de nos trois ados, font de Evol la série à suivre. Et je suis certain qu'il y aura un jour la suite nécessaire à en faire un phénomène de société. Mais pour l'instant on ressent cette frustration qui peut (un tout petit petit peu) faire comprendre celle de nos trois Héros face justement à l'injustice de la vie.

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Completed
Shut Up
1 people found this review helpful
Feb 28, 2024
8 of 8 episodes seen
Completed 0
Overall 9.0
Story 8.5
Acting/Cast 9.5
Music 8.5
Rewatch Value 9.5

Ne le dis à personne !

La cause féminine est devenue un argument marketing depuis quelques années. On se prend alors à suspecter chanteuses et actrices de promouvoir le "me too" histoire de pisser dans le sens du vent (propos hautement machistes... désolé) et de chercher une fenêtre médiatique. Shut Up va clairement vous interroger sur l'opportunisme du moment. Mais il faut garder en tête que même s'il parait résolument moderne, le Japon à encore des années de retard dans la libération de la parole. Shut Up est nécessaire pour ne pas dire indispensable dans un pays encore coincé en 1950 dans l'état d'esprit.

Le casting réunit une jeune garde au talent affirmé, portée par Nimura Sawa excellente dans son rôle d'étudiante fauchée. Peu habitée au rôle principal ce drama rend hommage à son jeu, comme celui de ses comparses. La mise en scène est subtile, sans fioriture, peut être même clinique. Ce qui donne ce côté anxiogène permanent qui en rebutera plus d'un. Une majeure partie de l'action se passe dans la collocation, pour ne pas dire dans un washitsu de 4 m², habité par 4 étudiantes en quête d'un avenir. Celui-ci sera terni par l'annonce de l'une d'entre elles, mais surtout par le manque de considération du principal protagoniste masculin. En terme de fumier, on fait difficilement pire que Ichinose Hayate. Son attitude le caractérise déjà par le dédain et ses propos par un machisme d'un autre âge. S’en suivent alors des évènements en chaîne qui donnent irrésistiblement envie de voir l'épisode suivant.

Le format est intéressant, 8 épisodes de 40 min, qui malgré le rythme lent ne laissent pas la place à l’ennui. Et cela savamment accompagnée d'une mise en scène chirurgicale et d'une musique à la fois discrète et anxiogène quand il le faut. On découvre tous les pièges tendus à la jeunesse actuelle et urbaine qu'elle soit japonaise ou pas. L'argent facile, avec un point de vu intéressant sur le phénomène ultra racoleur (pour nos journalistes français) des Papakatsu (sugar dady). La E-réputation, l'intimidation ou le harcèlement qui en découlent, l'emprise et les abus en général, pas seulement des hommes prédateurs sur les femmes, mais de tout ou une société patriarcal ou à la recherche du profit facile par des arnaques toutes plus méprisables les unes des autres. Nos jeunes protagonistes feront l'expérience de la vie et surtout du statut de victime pour chacune d'entre elles.

Dans un pays, comme le Japon, où les victimes deviennent rapidement les coupables, la honte face à la société pousse pourtant à ces dérives obligeant souvent à garder le silence, pour préserver la réputation d'on ne sait qui. L'enfer que vivent ces jeunes filles est certainement le quotidien de beaucoup d'entre elles. C'est pour cela que la série à tend de force. Même si elle tend vers le positif, les différents épisodes montrent qu'aucune victoire n'est définitive, tant que les hommes n'auront pas pris eux-mêmes le problème en mains. Et ce n'est pas toutes ces excuses publiques et certainement feintes, que l'on voit quasi quotidiennement à la TV nipponne qui changeront les choses. Il n'y aura jamais assez de séries et de film qui traiteront du sujet. Que l'on soit Femme ou Homme, cette série doit nous inciter à ne plus la fermer.

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Aug 19, 2023
10 of 10 episodes seen
Ongoing 7
Overall 9.0
Story 8.0
Acting/Cast 9.5
Music 8.5
Rewatch Value 9.0

3 Nen D Gumi

Le postulat de départ est classique et ne s'embête même pas d'une pirouette scénariste. Au moment de perdre la vie, notre héroïne revient dans le temps pour tenter de changer les choses. Si on rajoute à cela la sempiternelle dernière année du lycée, vécue du point de vue de l'enseignante, on s'apprête rapidement à passer son chemin. Il faut dire que GTO et autres professeurs dévoués à ses élèves sont légion dans les dramas japonais, si bien que... s'ils pouvaient nous en envoyer quelques-uns en France pour cette rentrée ça nous dépannerait. Alors qu'avons nous à apprendre de nouveau de la part Matsuka Mey qui ironiquement a maintenant l'âge de son personnage "vieux" dans 35 Sai no Kokosei.

Jusque dans le titre, aucune surprise ne vous sera cachée. notre héroïne est une professeure exceptionnelle et elle sera assassinée dans un an, par un de ses élèves. Alors il va faloir blinder le casting ou la réalisation pour nous séduire. La réalisation est somme toute assez classique, sobre, mais efficace. Du coté du cast, on est plutôt surpris par la justesse de tous les acteurs. Dans ce genre de drama la production essaie toujours de caser les deniers Johnny's à la mode. Sans trop d'expérience d'acting, le reste du cast fait souvent un effort pour ce mettre au même niveau (bas) dans le jeu. Ici quelque soit l'âge, chacun est dans l'émotion et ce montre mature dans sa prestation.

Cette maturité jouera parfois en la défaveur de l'immersion Un trop grand sérieux ou une trop grande assurance de ces lycéens feront perdre un peu la magie de notre retour dans nos années lycées. On a du mal a s'identifier, tant les situations sont tendues, à chaque jour qui passe et souvent pour tous les élèves de cette classe. Mais l'émotion est là, à chaque épisode. Matsuka Mey prend son rôle de professeure principale très au sérieux. Bien sûr on peut trouver cette ferveur et se renoncement sûrjoués, mais son regard, sa posture, son ton et ses discours font mouche a chaque fois. On souffre avec elle, on souffre avec ses élèves.

En suivant ses objectifs de sauver tous les élèves de sa classe en se sauvant elle même, la série peut légèrement paraître tourner en rond. Chaque épisode se ressemblant dans sa construction. Mais chaque jeune acteur, héros de son propre épisode donne a chaque fois une prestation qui fait oublié celle de l'épisode precedant. On se redit "mon dieu, qu'ils sont bons" et on se régale. Mention spéciale pour Utaha, la chanteur de Wednesday Capanella. Elle transcende son propre personnage qui on le suppose raconte sa propre expérience adolescente. Dans cet épisode, elle donne une prestation scénique à tirer des larmes , qui justifie entièrement sa présence. Et nous qui pensions avoir été plus qu'ému lors des épisodes précédents.

Pour terminer, un mot sur les seconds rôles, comme le toujours charmant Matsushita Kouhei, qui accompagnent notre professeur, mais restent bien transparents face à nos jeunes lycéens à fleur de peau. Un drama à prendre donc, au départ, au second degré pour accepter le manque de finesse du scénario, mais qui vous fera vite vibrer, tant il joue sur les émotions et les peurs adolescentes. Sans le dépasser, il nous rappelle par tellement d'aspects le chef d'œuvre 3 Nen A Gumi et pas seulement pour l'ending de Suda Masaki. Souhaitons, a cette nouvelle promotion, les mêmes carrières d'acteurs que les lycéens de la classe du professeur Hiiragi.

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Completed
Kyojo
1 people found this review helpful
May 19, 2023
2 of 2 episodes seen
Completed 0
Overall 9.5
Story 8.5
Acting/Cast 10
Music 8.5
Rewatch Value 9.5

Ouvrir l'œil et le bon !

La diffusion de Kazama Kimichika : Kyojo 0 sur les écrans de TV me donne l'occasion de replonger dans la saga Kyojo. Exit les Eikechi Onizuka et autres Koro Sensei. Le professeur le plus kakkoï du Japon est instructeur à la Police Academy. Tâchez de le retenir, bande de bleus.

Pour ceux qui suivent mes aventures depuis longtemps, vous connaissez mon amour incommensurable pour le corps professoral. Ayant la chance de faire partie de cette belle famille où tout n'est qu'amour et paix, mes modèles ont été GTO, le professeur Koro ou plus récemment Hiragi Sensei dans 3 Nen A Gumi. Une belle brochette de psychopathes qui n'égalent en rien mon nouveau mentor en terme d'éducation, qu'est Kazama Kimichika. Incarné, que dis-je, habité par, Kimura Takuya, déjà formé aux méthodes d'enseignement alternatives avec Hero, il y a bientôt 20 ans, cet instructeur en chef, pour former la police de quartier, ne vous laissera pas de marbre. Les méthodes, d'une efficacité redoutable pour dresser le futur OmawariSan, sont à ne pas montrer à la ligue des droits de l'homme ou de la défense de la dignité humaine. C'est Full Metal Jacket à la Police Academy.

Alors, avec un format qui gâche un peu le plaisir malsain de voir des bleus se faire maltraiter, cela vaut-il le coup de s'imposer deux fois 2 h de brimades, d'engueulades et de torrents de larmes envers ses jeunes acteurs ? Et ben oui. Dans leur rôle, ils sont tous formidables. Kudo Asuka est comme souvent pathétique en beautifull looser. Ses remises en question permanentes sont remplies d'humanité. Kawaguchi Haruna est énervante comme il faut en kawaï mascotte de la police, mais vous verrez finalement qu'il y a une justice dans les kobans. Oshima Yuko plait par sa franchise dans son jeu, etc, etc. En réalité, comme fréquemment, avec un drama school life, les producteurs ont su réunir une équipe assez diverse et talentueuse pour les élèves. Mais s'intéressant chaque 1/2 heure à un personnage, on en oublie les autres et on a du mal à se relancer sur une autre story. 2 h, c'est trop long, on ne peut pas digérer les personnalités de chacun. On a le cerveau broyé par l'instructeur, sans pouvoir apprécier les remises en question. Faite donc des pauses et apprécier ces deux films comme une dizaine d'épisodes. Le plaisir sera décuplé.

La musique et la mise en scène font froid dans le dos, mais sont excellentes. Bravo à la production. On dirait qu'on regarde le mélange improbable de Brazzilia et Police Academy. Tout en distillant, à chaque fois ) de l'émotion à ce qui aurait dû être une fin d'épisode. Et quel souci du réalisme. Les scènes en classe, sur le terrain d'entrainement, d'inspection des recrus…, Tout paraît vrai et on est au plus proche de leur vie. Comment peut-on soupçonner un tel engagement et une telle formation du policier de quartier quand on le regarde à travers les drama. Quelle performance d'acteur, pour l'instructeur évidemment, mais pour les recrues aussi. La chorégraphie, les expressions faciales, les gestes du policier. Tout y est. Certainement le drama qui en apprend le plus sur la vraie vie de recrue. J'adore. Ce film est un must, il faut le recommander à tous les enfants qui rêvent de devenir policiers, ou pas.

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Completed
Uzukawamura Jiken
1 people found this review helpful
Dec 11, 2022
6 of 6 episodes seen
Completed 7
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 8.5
Music 8.5
Rewatch Value 8.5

Hommes de paille

Halloween est le moment de sortir tout un tas de dramas horrifiques et c'est souvent le genre : "village reculé dans la montagne, habité par de veilles légendes et des déficients mentaux" qui ont la cote au Japon. Rien d'étonnant, vu la richesse du folklore nippon. Mais après des décennies de mangas, de séries, de films et autres romans, que peut encore apporter de neuf un drama prenant place dans l'un des derniers villages isolés de l'archipel. Écrasé par le poids des traditions et la loi du silence.

Tout y est dans Uzugawamura Jiken. Une mystérieuse disparition. Un médecin à la recherche de son épouse rappelant Silent Hill ! Un village accessible par une seule route coupée après la tempête. Des habitants fleurant bon la folie et la xénophobie. Un folklore et une divinité qu'il faut honorer pour obtenir sa clémence. Les bases semblent être une fois de plus les mêmes que chaque année. Alors faut-il vraiment offrir, que dis-je sacrifier du temps à ce drama ?

La question essentielle est, allons-nous être surpris ? Ce qui justifierait une telle offrande de notre temps si précieux. D'autant plus que le casting ne reflète pas le bildboard actuel des acteurs bankables. Il y a bien Kudo Asuka, que j'adore et qui trop souvent est cantonné à des faire-valoir. Il a ici un rôle de leader de la révolution, défenseur de l'oppresseur, face à une parfaite pourriture, interprétée par Ibu Masato. Excellent dans son rôle de patriarche. Rapprochant sa famille, employeur de toute la vallée, d'une mafia immonde et méprisante envers le reste du village. Reste du village qui ne voit d'autre salut que de s'écraser ou le quitter.

La galerie de personnages est cinglante. Le fils à papa sire-pompes. Un autre de ses fils, bien jeune, vivant une histoire d'amour à la Roméo et Juliette. Et bien sûr l'exécutant complètement givré que l'on soupçonne de tous les meurtres et autres saloperies dès les premières minutes. Ce comportant comme une bête dès son apparition, c'est tout le village qui sombrera dans une folie collective. Mais laquelle ?

Car on est loin de se douter, en seulement 6 épisodes, de la véritable personnalité des protagonistes. On est bien sûr assez vite déconcerté par le calme du principal, interprété par Matsuda Ryuhei. Son jeu semble un peu hors sujet, au vu de ce qu'il vit, et ça vous donnera un peu d'irritation à la rétine. Tout comme l'effigie de paille qu'est la divinité Eikichi, au cœur du scénario. Alors que la mise en scène et l'image sont de haute volé, cette représentation grotesque me fait de la peine, plutôt que d'inspirer la peur. Mais c'est peut-être voulu finalement. Car les habitants sont des caricatures d'eux même et c'est bien sûr pour mieux nous retourner dans tous les sens dans les derniers épisodes. Le scénario prend de l'ampleur à la fin et nous fait pardonner toutes les errances et les absurdités des premières minutes.

Si vous n'avez pas le courage d'attendre vraiment le dénouement scénaristique, sachez quand même, que les paysages et la mise en scène à eux seules valent le coup de visionner les premiers épisodes. En plein Momiji (couleurs d'automnes), les montagnes de Nagano sont flamboyantes. On regrettera, à peine, une image un peu trop sombre, gâchant un peu le plaisir. Le village, en partie détruit par la tempête, est parfaitement reconstitué et on y croit comme si on regardait un reportage télé. La musique, sombre et hypnotique, rajoute de la dépression à toute cette ambiance automnale, qui passe progressivement des couleurs chaudes au gris. La comptine d'Eikichi est entêtante et flippante à souhait. Même si on est habitué à ce genre d'artifice, ce qui pourrait du coup vous faire rire plutôt que frissonner. Connaissant trop bien les ficelles des horrors-dramas.

À la fois classique et à la recherche d'un scénario horri-ginale, Uzugawa jiken peine un peu à trouver d'intérêt sur la longueur. Il aurait fait un excellent film, mais en 5 h (6 x 45 min), il peut lasser l'habitué des folklores de village maudit. Reste quand même ses paysages et des révélations qui peuvent vraiment surprendre. Vous pouvez donc offrir à la divinité J-Drama 5h de sacrifice de votre précieux temps pour apaiser votre soif de Japon.

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Completed
Nanba MG5
1 people found this review helpful
Jul 3, 2022
10 of 10 episodes seen
Completed 0
Overall 9.5
Story 8.5
Acting/Cast 10
Music 9.0
Rewatch Value 9.5

29 sai no koukousei (référence)

Aller au bout de ses rêves n'est simple pour personne, encore moins quand on a 16 ans et qu'on cherche à se détacher d'une famille, on ne peut plus gênante. L'excellent acteur de 29 ans (j'y reviendrai), Mamiya Shotaro en fait, une fois de plus, les frais, dans Nanba MG5, la version castagne de Beshari Gurashi (2019). Autre adaptation de manga, où l'aboutissent de ses rêves de lycéen était déjà, pour Shotaro-kun une fin en soi, mais… dans l'univers des Manzai.

Ici, le contexte est beaucoup plus familier aux amateurs occidentaux de mangas, et en particulier ceux de mon âge (donc vieux). Cette histoire de Toshio Ozawa rend hommage aux Yankees et autres gangs du lycée d'à côté. Vous savez, le lycée public dont sont issus tous les rebuts de la société. Celui qui n'a pas d'uniforme pour ses élèves et n'y de coiffeur, tant les coupes de cheveux sont improbables. Toujours aussi romantisé, la vie des Yankees fait encore fantasmer bon nombre de japonais urbain en 2022, tant leur vie à eux est aseptisée, lisse, bref monotone (naissance, école, diplôme, travail, mariage, enfant, retraite, Ehpad…,). Mais que nous apporte cette énième histoire de Yankee/School life en 2022 ? Tout, nous pousse à passer notre chemin et pourtant…

Si j'ai choisi Nanba MG5 pour fêter ma 100e chronique, ce n'est pas un hasard (oui, je me la pète). Ce drama regroupe tout ce qu'on aime dans les séries et animes japonais. La School Life est omniprésente, dans ce petit lycée de banlieue tokyoïte, Chiba, je crois. Le nouveau, un peu coincé, les amourettes gênées et inavouables. Les triangles amoureux, l'Ijime (on l'aime un peu moins c'est vrai) la Friendship omniprésente, les voyages scolaires et les sourires et rires de ses adolescents de 16 à 18 ans (si, si...). Si on rajoute la petite rébellion envers le système et la famille, tout y est. Mais celle-ci prend une proportion scénaristique majeur dans la série, puisque notre héros, héritier d'une famille ayant semé la terreur dans tout le Kanto, doit conquérir celui-ci à coup de poing, comme il se doit.

Seulement, Mamiya Shotaro n'aspire qu'à être un lycéen normal, sans user de sa force et de son charisme qui sont pourtant phénoménaux, mais inspiré par l'art et le gout des études. Il cachera donc sa vraie personnalité à ses parents, frère et sœur, en suivant sur les 11 épisodes de la série une scolarité dans un chic lycée en face de celui fréquenté par les Yankees.
N'est-ce pas trop lourd de revenir une fois de plus sur des yankees ou truands, élèves ou prof dans un lycée "normal" en 2022 ? GTO avaient atteint le sommet au début des années 2000 et cependant, on n'est pas loin de la même perfection 20 ans après.

Si les faits de société n'ont pas changé, voir se sont aggravés depuis notre Great Teacher, la manière de les résoudre non plus, dans Nanba MG5. À gros coup de poing et d'humour décalé, la série reprend les codes qui ont fait le succès et on ne peut être qu'aux anges, tellement c'est bien fait. Il faut dire que la production est au top. Les acteurs, malgré leurs ages avancés pour des lycéens, jouent à la perfection leurs rôles. Mamiya Shotaro du haut de ses 29 ans, maquillé assez pour en paraitre 16, est touchant et fout vraiment les jetons, selon les moments. Le toppuku et le masque lui vont à merveille et ses magnifiques yeux transmettent la terreur à tous ses adversaires. Finalement, avoir choisi un acteur aussi confirmé et âgé, donc, renforce la schizophrénie du personnage. Il passera 90 % de son temps défiguré, mais le maquillage et pansement ne fait pas cheap du tout, pour une fois. Totalement réaliste de ce point de vue, tout comme les chorégraphies de castagne qui sont excellemment réalisés.

On passe déjà un bon moment, si on cherchait un drama coup de poing, mais le meilleur reste à venir avec la partie décalée de la série. Tout est au second degré dans celle-ci. L'humour est omniprésent, aussi bien dans les combats, "what the fuck" comme il faut, avec du 100 contre 1, du mépris face à l'adversaire ou des territoires gagnés malgré soi. Mais c'est au lycée ou face à cette famille qu'on est amené à plus rire. Elle se veut originale et malgré cela, reprend tous les codes de la société japonaise. La galerie de personnages est jouée à la perfection. Du grand frère protecteur et exigeant, au président du club d'art un peu trop surjoué, mais tellement manga style. Kamio Fuju qui joue l'ami le plus proche de Nanba-kun est, certes, trop beau comme à son habitude, mais interprète son rôle de rebelle en quête de relations familiales et amicales à la perfection. Tout comme Morikawa Aoi (27 ans) qui réussit à nous faire croire qu'elle a vraiment 16 tout le long de la série, grâce certainement à un régime drastique pour faire disparaitre toutes ses formes. Sa maigreur, digne de l'actor studio, fait peur, mais sa joie de vivre et son aplomb donne du courage à toutes les jeunes filles qui ne manqueront pas de s'identifier à elle. Et pour cause, être entourée d'aussi beaux garçons dans ce drama d'exception donne réellement la pêche.

N'oublions pas, quand même, des moments très touchants. Des instants de doute et de larme de la part de nos personnages, qui feront à la fois réfléchir et monter des émotions inattendues dans ce genre de série, surtout dans les derniers épisodes. La musique accompagne ce chaud et froid régulièrement soufflé et en joue même. Encore une fois, les acteurs, Mamiya Shotaro en tête, ont su transmettre une pléthore d'émotions par leur talent qui mérite à lui seul le visionnage de la série. En plus, le Shiba Inu x Yankee, doté d'une voix off avec l'accent du Kansei est aussi kawai que Shotaro-kun est cool dans ses combats. Alors s'il ne devait avoir qu'une série à voir cet été, c'est Nanba MG5.

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Completed
CONNECTED: The Homebound Detective
1 people found this review helpful
May 7, 2022
2 of 2 episodes seen
Completed 0
Overall 9.0
Story 9.0
Acting/Cast 9.0
Music 8.5
Rewatch Value 9.0

Stay Homes, ...ou pas !

Les Otaks ont conquis le monde dans les années 2000 et ne semble plus vouloir le lâcher. Que ce soit pour les vils patrons des infâmes GAFAM, pour les producteurs hollywoodiens ou de jeux vidéo, dès qu'il y a du pognon à se faire, un méchant geek est derrière. Mais pourquoi tant de haine de la part de la classe moyenne du monde entier alors que le mignon et inoffensif Kitamura Takumi (24) (DISH//) les représente si bien dans l'ultra référencé nerd des années 90, Meitantei Stay Homes.

Ce téléfilm n'a qu'un défaut pour les amateurs de la culture pop, Il est trop court. À peine 2 petites parties de 45 minutes, diffusé à une semaine d'intervalle. Je rêve déjà, après avoir dévoré, ses fugaces moments d'introspection sur moi-même d'une vraie série d'au moins 10 épisodes. Car c'est bien à travers l'effet miroir d'une webcam Zoom que l'on se retrouve totalement dans le personnage de Kitamura Takumi. Pas pour sa belle gueule malheureusement, ou son talent de composition et de chanteur, mais vraiment pour son incarnation de l'Hikikomori cool et surdoué des réseaux sociaux sans être, pour une fois, un as, de la programmation. Hyper pointu sur le futile : mangas, Idols et j'en passe, comment ne peut-on pas se sentir proche de son personnage lorsque nous même passons notre temps à lire des chroniquse sur des Dramas, écrite de surcroit par d'autres Nerds.

Même si le Pitch fait penser à un n-ième Tantei Drama, c'est-à-dire "Détective ayant une habilité particulière", le filme est dans la veine des meilleures comédies du genre. En fouillant dans mes humbles chroniques, vous en trouverez plein, mais celle-ci est complètement décomplexée sur l'humour potache, mais nous faisant réfléchir sur les dangers d'une hyper-connectivité, des réseaux sociaux omniprésents, étalant nos vies toutes les secondes. Une vraie vie, une fausse vie, la manipulation est partout et il faudra le génie de notre détective asocial pour démêler le vrai du faux.
Une réflexion sur justement l'enfermement que se font subir ce qui semble être devenu en 2022 un phénomène mondial est mené également dans ce film. Sans juger, un regard affectueux est posé sur le phénomène de l'Hikikomori à travers les yeux de la maman de Takumi-kun. Le retour dans la vie réelle du héros est aussi un enjeu du film, sans être insistant, car la joie de vivre du personnage principale est communicatrice.

La mise en scène est particulièrement soignée et originale, et cela, malgré qu'une bonne partie de l'histoire se passe dans la chambre du petit détective, par écrans interposés. Il y a tant de moments où l'écran de l'ordi est filmé, qu'on a du mal à suivre tant il se passe d'interactions. C'est un peu le souci pour le petit français que je suis, car il faut suivre souvent en même temps, les conversations du tchat, regarder les pages web et écouter les dialogues. Plusieurs visionnages seront donc nécessaires pour apprécier finement tout l'humour et les références de la série, mais ce concept d'enquête en voyant l'écran à du potentiel. On est complètement immergé dans l'action.

Kitamura Takumi gagne encore, avec la maturité de son jeu d'acteur, en habilité dans l'humour et devient vraiment un de mes acteurs préférés. On est gêné avec lui, on cherche grâce à cette fameuse mise ne scène les réponses aux énigmes et on a faim avec lui. Un antihéros touchant, humain, certes aux capacités de réflexions surhumaines, mais pas surjouées.
Les autres acteurs sont sympas, mais facilement remplaçables, malheureusement pour eux.

Pour terminer, un big up à la prod, pas seulement pour ce dessin animé surprise, à hurler de rire, que l'on prend comme la cerise sur le gateau. Mais sur le fait d'avoir pensé aux enfants des années 80-90. Quelle joie de voir tellement de références Otaks à ses années là. Un lien est tracé entre la génération du film Belle et des réseaux sociaux dont je suis peu friand, vu mon grand âge et les générations de Street Fighter 2, Detective Conan et Summer Wars. Ce lien indéfectible qui montre que les Geeks, grâce aux passions qui les animes, peuvent tout réussir, sans barrière d'âge et de culture. Des personnes qui se sentent rejetés, dans le monde entier, sont en fait unies dans la paix. Et de nos jours, on en a vraiment besoin, de paix

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Completed
Touboui F
1 people found this review helpful
Apr 18, 2022
10 of 10 episodes seen
Completed 0
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 9.0
Music 9.0
Rewatch Value 8.5

Encore un médecin dans la nature

Les remakes font partie des plaies de l'industrie du divertissement, mais permettent, tout de même parfois, de découvrir de veilles séries. Ce drama semble lorgner du côté du Fugitif, gros succès américain de… 1963. Le problème, c'est que l'on n'est pas, seulement, à la 2e réinterprétation de l'histoire, mais au moins à la 100e. Et je ne parle même pas de Chef-d'œuvre comme Monster de Naoki Urasawa. Alors que va apporter cette sempiternelle histoire de médecin soupçonné d'avoir tué sa femme et poursuivit par un flic revanchard.

Déjà, ne cherchez pas une personnalité ambigüe, voir complexe, dans le personnage interprété par le beau Narita Ryo. Vous n'arriverez jamais à douter de lui, tant il ira au fil des épisodes à la rescousse de la veuve et de l'orphelin, même si à chaque fois "ses rencontres" seront à deux doigts de le dénoncer. Cette bonté excessive, va vite irriter puisque notre beau chirurgien ira jusqu'à opérer des animaux et s'occuper de la cause des sans papiers, chose inimaginable au pays de l'ordre et la morale. Mais c'est son skill de génie de la chirurgie qui énervera le plus le spectateur à la recherche de cohérence scénaristique. Avec un cutter et une bouteille de whisky, il va vous raccommoder un membre, le temps de la side A de son walkman non-autoreverse. Oui, ce génie d'un grand hôpital universitaire se balade avec un baladeur et un casque estampillés 1981. Et Les idoles de ses mêmes années accompagneront les opérations-boucheries. Cela apportera une certaine fraicheur, surtout pour ceux comme moi passionnés par la musique de l'ère Showa. Mais cela tranchera, tout de même et c'est le cas de le dire, avec le gore de ses scènes et permettra, par la même, d'atténuer la douleur visuelle pour le spectateur.

Ce drama est un peu à l'image de ces opérations sanguinaire. Un bordel d'idées, toutes se juxtaposant, sans vraiment de cohérence. L'idée d'avoir un beau-frère psychopathe, s'associant à un flic véreux, à ses trousses n'est pas mauvaise en soi, mais qu'elle manque de réalisme dans tout ça. Tout comme cette jeune femme matelot, tout juste sortie d'une amputation, qui traverse les montagnes de Nagano en plein hivers. Et je vous laisse imaginer le fait d'être la seule femme sur un bateau rempli d'homme qui n'ont pas vu les côtes depuis des jours… Et cette police qui une fois de plus brille par son inactivité. OK, au Japon, c'est à l'accusé de prouver son innocence, mais le peu d'entrain qu'elle met à mener une enquête en est gênante. Le syndrome, adaptation de Manga, n'est pas loin avec un Yasuda Ken en faisant beaucoup trop dans le rôle de méchant professeur. De toute façon, la couleur est annoncée dès le générique par ses descriptions à côté de la photo chaque personnage. Histoire de bien appuyer sur ses clichés.

Mais une fois ses préjugés passés, on se surprend à se pris au jeu et à apprécier à la fois l'histoire ainsi que ce jeu "what the fuck" des personnages. Évidement, chaque épisode est construit comme le Fugitif. On arrive chez des personnes qui ont un problème, souvent de santé, et notre héros le résout, malgré la vindicte publique et les quelques secondes qui le sépare de l'arrestation. On sait comment l'épisode va finir dès les premières secondes. Pourtant, on se fait avoir et on rentre dans ce suspense de : "va-t-il se faire arrêter ? Le patient va-t-il survivre ? etc..." Ça marche si bien, qu'on enchaine les épisodes, espérant en apprendre plus de l'histoire, mais aussi des personnages. Le Scénario, d'ailleurs, s'éloigne de plus en plus des 150 épisodes du Fugitif à partir de la moitié de la série, renouvelant vraiment l'intrigue pour la rendre de plus en plus passionnante. Narita Ryo et Mori Nana sont très bons en premiers rôles. Mais c'est Matsuoka Masahiro en militaire proche d'un yakuza qui est le vrai point fort de la série. La caution humoristique qui vous fera mal à la mâchoire tant il vous fera rire. D'ailleurs, l'ensemble de la série ne manque pas d'humour. C'est aussi ce qui la démarque de ses prédécesseurs.

Le fait de suivre une cavale nous permet d'admirer certains paysages extérieurs comme les montagnes de la préfecture de Nagano, tournés avec les dernières caméras ou drones. Un plus pour une série trop proche d'autres, tout du moins au début. Tout comme ses opérations au tournevis et à la scie rouillée qui pourraient presque paraitre réalistes tant les descriptions sont bien faites, notamment aux niveaux des dessins. Mis à part justement, ce temps qui semble s'arrêter dès que notre héros commence à dessiner ou opérer.

Une série qui ne renouvelle pas le genre, mais procure certaines sensations et gagne en intérêt au fil des épisodes, jusque vous tenir en halène tant les rebondissements sont inattendus. Le teaser de fin accompagné de cette ending musclé donnent l'envie de voir la suite à chaque fois. À voir donc si vous n'avez pas encore assez vu de médecins accusés à tors dans votre vie. Mais j'attends encore (l'espoir fait vivre) une bonne adaptation de Monster en live. Mais au moins, j'aurais vu, entendu et peut être même lu ses cassettes audio, qui ont tellement compté dans mon enfance et pas seulement pour la musique. Les anciens comprendront... les autres regarderont la série.

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Completed
Jigoku-no-Hanazono: Office Royale
1 people found this review helpful
Mar 23, 2022
Completed 0
Overall 8.5
Story 6.5
Acting/Cast 9.0
Music 8.5
Rewatch Value 7.0

Un cafés, 50 copies et un gnon dans ta gueule

Les bandes-annonces annoncent souvent des promesses qu'elles ne tiennent que très rarement. Fréquemment, parce qu'elles en dévoilent toujours un peu trop. Montrant les moments les plus forts du point de vue technique, comique ou scénaristique. Et de ce fait, on peut dire que celle de Jigoku no Hanazono ne trompe pas sur la marchandise. Bakarythm au scénario, Mai Nagano et Hirose Alice en office Lady superstars, en tête de gondole. Des combats de Sukeban (Yankee au féminin) ultra chorégraphié, le tout en 30 secondes d'annonce et orchestré par le tube calibré pour les stades, Another Great Day de LiSA. Maintenant, de deux choses l'une. Soit, vous vous arrêtez là, car vous avez vu tout le film dans ses 30 secondes. Soit, vous cochez toutes les cases :
- fan de l'humour décalé de Bakarythm
- fan de Nagano Mai
- fan de Hirose Alice
- fan de LiSA
... tout comme moi, et vous vous trouverez bien 1 h 40 pour visionner l'intégralité de ce que sera finalement un long combat de catch féminin, chorégraphié, mais peu scénarisé.

Bakarythm est clairement seule à la manœuvre du début à la fin des dialogues et du scénario. Les images décalées par rapport au long monologue d'introspection de Mei ou d'Alice. Les références au Manga de Yankee/Sukeban, grande source d'inspiration du maitre de du non sens et qui a cherché à pousser le What the Fuck à l'extrême, ici. De la castagne à gogo, du sang, un peu, mais beaucoup de pansement et de bosse. Cela reste très bon enfant finalement, reprenant les codes graphiques et sonores des combats de rue. Manteaux ornés de kanjis et dragons, cheveux laqués en pétard et grimaces accompagnant l'accent de la rue. Bakarythm a voulu créer un décalage et un parallèle, en réunissant le monde impitoyable des offices lady et des gangs de rue. Imaginant le combat que se livrent les différents services comme dans la lutte de pouvoir pour la machine à café, allants jusqu'aux entreprises de service entre elles. Un hommage appuyé à l'extrême, faisant retomber un peu le soufflet de l'humour d'écalé qui peine à convaincre sur la longueur malheureusement. Des poncifs du genre "Cette guerre n'est pas ma guerre" ou encore "je me bats uniquement pour défendre l'opprimé, quand il n'y a plus d'autre choix possible", font certes partie des ficelles du genre, mais manque réellement de surprises.

Les acteurs sont évidement à la hauteur et au-delà de nos deux héroïnes, qui semblent se faire la guerre des starlettes par ce film interposé, c'est la pléthore de second rôle qui enchantera le fan de drama. Mention spécial évidement à Endo Kenichi qui ne retrouve pas que Hirose comme ancien radiologue dans ce film, mais qui est surtout quasi méconnaissable. À son image, on sent bien que l'ensemble du staff, s'est vraiment amusé sur le tournage. Sans se prendre la tête, aucun autre message que le fun passe dans leur grimace et leur jeu. Bakarythm a déjà écrit des œuvres diffusant bien plus de messages. Ici, c'est uniquement : amuse-toi, vie comme tu es, oubli toutes tes bonnes manières. Un vrai défouloir que partage les acteurs surbookés du monde du drama japonais. Un défouloir pour l'office lady ou le salary-men japonais. Pas de prise de tête, des références à gogo au genre. Ne voyer même pas un plaidoyer féministe, car on est plutôt dans l'otak assumé (uniforme, retraite dans la montagne, ....) Malgré tout le fan pourra être déçu au finale de ce qui n'est qu'un long sketch de1h40. Bakarythm a eu une idée et l'a délayé sur ce temps long. Alors oui, il fait de ses fameuses apparitions à la Hitchcock, mais il sous-exploite son propre rôle, qui aurait pu apporter une autre couleur que le rouge du sang à son œuvre.

Cette œuvre, qui reste un téléfilm, regorge pourtant de bonnes idées visuelles, bien réalisées par un réalisateur peu connu (de télé donc) mais qui se débrouille avec un budget passé entièrement dans le casting. Les effets dans les combats sont sympas, voir cartoonesque et même loin d'être cheap. J'ai presque un peu de peine quand on voit les bras frêles de certaines combattantes donnés un one punch d'enfer à des adversaires over- testostéronées. Si vous êtes donc adepte du 5e degré, de l'humour potache et des pansements sur le nez, n'hésitez pas, les autres allez voir ailleurs, il parait qu'il y a un feuilleton policier sur TF1 ce soir.

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Completed
Drive My Car
1 people found this review helpful
Feb 20, 2022
Completed 0
Overall 8.0
Story 8.5
Acting/Cast 9.5
Music 7.5
Rewatch Value 8.0

"Diriger ou être dirigé ?", telle est la question

Difficile d'aborder la critique de Drive My Car, tant la diffusion de ce film fut précédée d'attentes fortes de ma part. Meilleur scénario à Cannes en 2021, dernier film d'Hamaguchi et surtout Nishijima Hidetoshi en vedette. Sur le papier, il a tout pour (me) plaire. Mais la hype grandissante ces derniers mois, ses 3h00 de durée affichée au compteur et une adaptation d'une toute petite nouvelle de Murakami me laissa perplexe. On le verra, avec une durée digne d'une pièce de Tchekhov, ce film est capable du meilleur comme du pire, comme tout Hamaguchi et Murakami d'ailleurs. La route risque d'être longue, sinueuse, ennuyeuse parfois, mais riche de découvertes sur les autres et sur soi-même. Alors attachez votre ceinture, car cette Review va vous conduire au bord de l'introspection.

Il est vrai que j'aurai mis du temps à voir ce film, sortie en plein été en France, certainement à la va vite, puisque tout juste auréolé de sa palme du meilleur scénario. Il fallait donc vite exploiter le filon pour le distributeur. Mais avec une seule diffusion en plein milieu de la journée dans un seul cinéma du département, j'ai loupé la première salve. Parce qu'une deuxième n'est évidement pas exclue aux vues des nominations, en ce début 2022. Golden Globe, Oscar, ... Ah... quand les Américains s'en mêlent, cela va probablement ouvrir de nouveaux horizons à ce road movie d'un nouveau genre. Et en particulier à Ryūsuke Hamaguchi qui je l'espère augmentera son audience au-delà du cercle restreint des amoureux du cinéma cannois (comprendre : retraités de la fonction publique - bobos - urbains)

On a effectivement affaire ici au dernier film d'un des fleurons de la nouvelle vague cinématographique japonaise. Habitué des festivals classieux/prétentieux, Hamaguchi peut fasciner autant que décevoir. Ses films sont à la fois vus comme de chefs-d'œuvre de sensibilité, mais aussi extrêmement présomptueux. Asoko I, II n'avait enchanté alors que Senses m'ennuyait profondément, par exemples. En 3h Drive my car ne pouvait pas échapper à ses deux facettes du réalisateur, sans que vraiment l'une prennent le dessus sur l'autre d'ailleurs. Tout sera donc question de goût et de sensibilité.

Il faudra, comme souvent, passer les premières minutes, ici très racoleuses, pour toucher au cœur du film. Hamaguchi nous réserve (à nouveau) une trop longue introduction de 30 min qui laisse planer le mystère. Mais qui en fait trop côté scènes éroticos-intellos, à mon sens. Dommage cela pourra rebuter la vision du film dans son ensemble, qui commence réellement après des évènements et des révélations d'une certaine intensité. En considérant que l'histoire débute vraiment à Hiroshima, l'œuvre prend toute sa dimension et clairement, on sent qu'on s'éloigne de la nouvelle originale pour le plus grand bien du film et du spectateur. La partie métaphysique des 30 premières minutes laisse place enfin à des introspections sur les personnages et se déroule alors, devant nos yeux, une galerie de portraits originaux, rafraichissants et extrêmement humains. Très loin des premières minutes, montrant un couple trop parfait. L'un metteur en scène/acteur installé et respecté, l'autre scénariste de génie et tous les deux filant le "parfait" amour depuis des années. On sait bien que dans le Showbiz rien n'est parfait, mais là, le glamour en devenait écœurant jusqu'à ce fameux changement de contexte.

On trouvera dans ce film un foisonnement de thèmes qui vous toucheront :
Comment continuer à vivre avec l'absence de l'autre ? La reconstruction qui aurait pu d'ailleurs être symbolisée par Hiroshima, même si le réalisateur s'en défend. Le deuil, la culpabilité, la solitude, la transmission, la folie parfois proche du génie, etc ... Mais un contexte également, qui à lui seul justifie de si nombreuses nominations ou distinctions pour le milieu du cinéma.

On sait bien que jouer une personne ayant un fort handicape ou un biopic assure une distinction dans ce genre de festival, mais le milieu adore aussi se regarder le nombril. Et quand les thèmes principaux sont les acteurs, les metteurs en scène ou le théâtre classieux pour pas dire classique, l'Oscar n'est pas très loin. S'autorécompenser sur des films "intellos", c'est d'une certaine manière se racheter des Avengers et autres Star Wars qui rapportent tant de fric au cinéma, mais si peu de neurones aux spectateurs. Une schizophrénie dont sont affligés tous les bons acteurs et Nishijima Hidetoshi n'y échappe pas. Autant son jeu est extrêmement mauvais dans le récent drama Shin Hannin Flag, autant il mérite amplement ici la récompense du meilleur acteur. Qu'il aura d'ailleurs peut-être eu à l'heure où vous lisez cette critique encore plus longue que le film

L'amour du théâtre et des acteurs dégouline de ce film et moi qui n'y connais pas grand-chose, je me suis mis à m'intéresser (un peu) à Becket ou à Tchekhov. Ses longues pièces de théâtre plus ou moins contemporaines, parfois ennuyeuses, souvent prétentieuses, mais qui posent un regard sur la condition humaine ne rentrent pas seulement en résonance avec le film. Elles se confondent, sont absorbés jusque dans les longs dialogues dans cette voiture, qui malgré ce que l'on pouvait croire n'est pas le centre d'intérêt majeur du film. C'est vraiment cette mise en scène et ses jeux d'acteurs qui fascinent. Le scénario, un peu certes, mais on a le temps de le détricoter en 3h. Quelques Twists intéressants vous surprendront peut-être, mais ne vous attendez pas tout de même à un effet Ouahou !

Hamaguchi s'est amusé à reprendre les situations en réel des pièces et vous vous amuserez probablement à trouver tous ses clins d'œils classieux.
Le casting cosmopolite joue certainement aussi en la faveur de récompenses internationales, mais je ne pense pas qu'il y avait des arrières pensés United Colors of Benetton. D'ailleurs Hamaguchi avait bien l'intention de tourner en Corée, s'il n'y avait pas eu la pandémie, histoire de bien effacer le passé du metteur en scène avec un cadre plus "exotique". Du coup, je ne sais pas comment les habitants de Hiroshima doivent comprendre le choix de leur ville...

Je n'ai pas beaucoup parlé des acteurs, puisqu'ils ont tous formidables et font partie du haut du panier d'acteurs de cinéma comme de dramas en Asie. Ils aideront par leur bienveillance, mais aussi par leur propre histoire, Nishijima Hidetoshi à lâcher prise, à se laisser conduire, lui si habitué à diriger les autres... et sa voiture.

Dans l'éventualité où vous aimez un tant soit peu le théâtre, le bon jeu d'acteur, les belles lignes de dialogues, longues, mais profondes de sens... et la Saab 300 Turbo, tout de même, vous vous laisserez conduire jusqu'à la fin, on ne peut plus touchante de ce film concept, qui vous rappellera que l'important dans un voyage ce n'est pas la destination, mais la route.

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Completed
True Mothers
1 people found this review helpful
Jan 29, 2022
Completed 0
Overall 9.0
Story 9.0
Acting/Cast 9.5
Music 9.0
Rewatch Value 9.0

Vers la lumière, enfin

Le cinéma de Naomi Kawase ne m'a jamais emballé, peut être à cause de cette propension des acteurs de la distribution du cinéma en France à la mettre en avant. En ignorant, voir en méprisant des dizaines d'autres réalisateurs n'ayant pas moins de talent, mais ne faisant pas l'affiche chaque année des festivals bobos, Canne en tête et consacrant à chaque fois les mêmes réalisateurs. Du coup, je me mettais à me comporter moi-même comme ses producteurs, responsables de salles ou distributeurs méprisants. À mettre de côté toutes ses œuvres, depuis Hikari qui m'avait déçu et encore plus depuis l'annonce du très banquable Voyage à Yoshino, quintessence des relations du cinéma d'auteurs Franco-Japonais qui se regarde le nombril. Mais quel con…, je parle de moi, bien sûr, car il n'y a évidement que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

C'est donc vraiment par hasard que j'en viens à chroniquer un film de Naomi Kawase (à l'occidental donc). Effectivement, mon appétit pour le cinéma Japonais va jusqu'à regarder des films sans même lire le pitch et m'intéresser au réalisateur. Seuls quelques indices m'avaient poussé à regarder à l'aveugle True Mothers. Mais qu'on ne s'y trompe pas, même si je ne suis plus la réalisatrice depuis des années, son style qui m'avait irrité à l'époque, déborde dès les premières minutes. Malgré cela, l'habituelle caméra au point, semble éviter les tremblements dans certains contextes et un effort est consenti pour ne pas saturer les images de gros plans. On notera évidemment l'omniprésence de la nature, des feuillages en particulier avec cette lumière qui les traverse, ses couchés de soleils qui se reflètent sur la mer, ses bruits de vagues ou de vents, et cette saturation de la lumière. On peut aimer, sait toujours très poétique et pour une fois, je trouve que ça sert bien l'histoire sans ennuyer malgré les 2 h 30 du film. Accompagné d'une musique du plus bel effet d'un des maitres japonais de la composition associée au son de la nature actuel, Kosemura Akira, vos sens seront exacerbés, jusqu'à vous transporter peut-être dans un état méditatif ?

Ses pauses dans l'histoire amènent à la réflexion comme pour les différents protagonistes et on arrive du coup à bien se plonger dans leur vie et leurs soucis. La force de ce film réside dans les différents situations dépeintes autour du même thème. Il est toujours casse-gueule de vouloir, dans une œuvre, montrer différents aspects de la féminité et de la maternité en particulier, surtout à travers différents personnages. On échappe rarement à la caricature, mais il faut dire que la réalisatrice, grâce à son style très contemplatif et poétique, a su viser juste et a su, même pour un bonhomme, comme moi toucher mon cœur avec cette ode à la parentalité. Extrêmement bien monté et découpé dans le déroulement de l'histoire, grâce à une temporalité et des lieux qui s'opposent, s'entrechoquent par des allez-retours incessants. Ceux-ci ne sont jamais inutiles, mais amènent une confusion dans l'esprit du spectateur et un questionnement permanent. Faisant constamment le parallèle avec la confusion dans l'esprit des personnages, qui ne fait que se révéler plus au fil de l'avancer de l'histoire. Le dénouement lèvera le doute sur certain anachronisme et tout deviendra claire, voir éblouissant, comme cette lumière si chère à la réalisatrice. Pas de maquillage inutile pour paraître 10 ans de moins, pas de sous-titre affichant "3 ans avant". Tout est fluide et permet de s'immerger dans l'histoire. Pas de voix off non plus, on vit avec les personnages et on se met forcément à la place de l'un d'eux ou de tous car tout le monde évolue et peut se reconnaitre à un moment de sa vie.

Les acteurs sont, évidement, excellents. On en attendait pas moins, mais surtout touchant. Chacun montre une facette de la parentalité, jusqu'au parent de Hikari (tiens donc), la jeune maman qui doit aussi être compris et entendu. Pas de manichéisme, chaque personnage, chaque situation doit être comprise. La nationalité ou la culture, ici n'as rien à voir, le thème est universel et la poésie qui se dégage de la réalisation renforce les choses.

Je termine sur ce choix audacieux, mais tellement évident, de mettre en avant le titre Asa no hikari des C&K que l'on entend tellement dans le film. Jusqu'à une version piano dans la forêt, qui pourrait vous amener à l'écœurement, mais que toute personne sensible écoutera jusqu'à la fin du générique, tant elle est sublimée à ce moment. J'en suis convaincu, vous ne sortirez pas déçu de cette œuvre.

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Completed
Red
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Jan 19, 2022
Completed 0
Overall 8.5
Story 8.5
Acting/Cast 9.5
Music 7.5
Rewatch Value 8.0

Mother, ou pas ...

Tsumabuki Satoshi acteur reconnu et populaire auprès de la gent féminine, et on peut le comprendre, vu son physique, a eu ses dernières semaines deux de ses films à l'affiche en même temps en France. Mais dans un registre assez différent puisque the Asadas est plutôt orienté comédie… pleine de sensibilité, quand même, alors que Red, sortie chez nous sous le nom tordu de The Housewife (au cas où on n'aurait pas compris) vous fera vivre une histoire d'amour passionnée, mais impossible, et cela, pour différentes raisons que vous découvrirez tout au long d'une mise en scène de haute volé qui laisse planer le mystère jusqu'à la dernière minute de ses 2 h 30.

À commencer par ce Road Trip entre les deux protagonistes à travers une tempête de neige, qui servira de fil conducteur à une histoire qui pourrait être simplement qualifiée de coucherie si on restait sur certains moments assez chauds. Passons rapidement sur ses scènes qui tout en voulant être subjectives, n'en sont pas moins trop longue pour envisager de voir ce film en famille, pour nous concentrer, si on y arrive encore, sur le sujet principal de cette œuvre. Cela tombe bien, c'est justement la place de la famille dans les relations amoureuses qui est questionnée ici, ou peut-être la place des relations amoureuses dans la famille selon l'avancé de l'histoire. Et cela à travers l'évolution d'une jeune "Mère au foyer" en la personne de l'excellente actrice Kaho. Autant je n'avais pas fait attention à elle dans de mignons dramas comme Coffee ga ikaga deshou ka, autant elle donne tout son potentiel dans les salles de cinéma et dans cet œuvre en particulier. Ses sentiments sont justes, retombant follement amoureuse à la vu de son ancien amant, se rappelant sa vie active, avant de se marier et d'avoir un enfant trop jeune, certainement.

Cette traversée, que l'on suppose du pays et sous cette tempête très anxiogène, nous fait penser à une fuite, mais une fuite de quoi. L'histoire se déroule, entrecoupée de ses scènes qui ne semblent pourtant pas être liées, ce qui donne inévitablement envie de connaitre le dénouement, qui je vous rassure aura bien lieu. Pas de fin ouverte, si vous savez interpréter les signes, évidement, mais une confrontation à une réalité brute qui ne peut pas décevoir. La vie n'est pas simple pour les femmes, comme le rappel un dialogue du film, mais elle ne l'est pas non plus pour leur entourage. Et cette vision de la réalisatrice est salutaire, loin d'un Anoko l'Aristo. Mishima Yukiko qui signe aussi le scénario, livre ici une œuvre réfléchit sans manichéisme. Une histoire ou personne ne sortira indemne. Des choix qui influenceront tout le reste d'une vie doivent être faits et on se sent vraiment embarqué dans les questionnements de notre héroïne. Certain diront que ses choix peuvent être les mauvais, mais qui sommes-nous pour juger ? Seule l'omniprésence d'alléluia par Jeff Buckley devrait vous irriter, et c'est peut-être le seul choix discutable, vu sa connotation.

Au fur et à mesure que l'histoire avance, vous les comprendrez et peut être même que vous les approuverez. Mais réfléchissez bien, une fois engager sur cette route sinueuse de montagne la tempête est telle qu'il n'y a pas de retour possible.

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